2023/Commerce: renforcement des exportations hors hydrocarbures et rationalisation des importations
ALGER – L’année 2023 a connu une série de mesures et des efforts redoublés visant à accroitre les exportations algériennes hors hydrocarbures, tout en encourageant leur compétitivité sur les marchés internationaux, selon un modèle économique basé sur la valorisation de la production nationale et la rationalisation des importations, tout en veillant à ne pas créer de pénuries sur le marché local et à assurer la disponibilité des produits de base.
Ainsi, grâce à la nouvelle politique économique prônée par le Gouvernement, en application des orientations du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, à savoir donner la priorité à la diversification de l’économie et la sortie de la dépendance totale au baril de pétrole, l’Algérie a réussi à accroitre la valeur de ses exportations hors hydrocarbures à partir de 2021, pour qu’elle atteigne plus de 7 milliards de dollars en 2022, pour augmenter davantage au cours de l’année 2023, alors qu’elle peinait à frôler les 2 milliards de dollars il y a quelques années.
De ce fait, « l’Algérie est entrée dans une nouvelle phase marquée par une politique d’innovation, loin de la logique de l’économie rentière qui tue l’esprit d’initiative », comme l’avait déclaré le Président de la République lors de son discours d’ouverture de la cérémonie de la 1 ère édition de la « Médaille d’honneur de l’exportation », durant laquelle 13 exportateurs ont été distingués, en plus de la création du « Conseil supérieur des exportateurs ».
Et dans le cadre de cette approche, le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations a procédé, au cours de l’année écoulée, à la création d’une plateforme d’écoute au profit des exportateurs afin de prendre en charge leurs préoccupations.
Sur le plan international, le ministère a œuvré à actualiser et à développer les accords commerciaux de libre-échange, en plus de réactiver et de créer des conseils d’hommes d’affaires avec les pays partenaires, et de prendre part, en force, aux évènements commerciaux à l’étranger.
Cette démarche s’est caractérisée par l’adhésion de l’Algérie à l’initiative de commerce guidé dans le cadre de la concrétisation de l’accord de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), permettant aux opérateurs économiques algériens d’effectuer des échanges commerciaux avec leurs vis-à-vis des pays partenaires dans cette initiative, sans réstrictions douanières.
D’autre part, et dans l’optique de promouvoir les produits algériens et garantir leur disponibilité permanente en Afrique, il a été procédé à l’ouverture de showrooms permanents en Mauritanie et au Sénégal, inaugurés en septembre dernier, ce qui a permis à l’Algérie, à travers cette réalisation, et dans le cadre de son ouverture sur les pays du continent africain, de passer enfin de l’ancienne politique des discours à celle des faits.
== Création du Haut conseil de régulation des importations ==
Il y va sans dire qu’on ne peut parler de promotion des exportations en l’absence d’une activité économique riche et une production abondante et variée, couvrant les besoins du marché national et permettant de conquérir les marchés mondiaux.
Des critères réunis durant les quatre dernières années, à la faveur des efforts consentis par les pouvoirs publics pour augmenter la productivité, ce qui a abouti à la reconversion de nombreux importateurs en producteurs, créant à l’occasion des postes d’emplois.
D’autre part, le Président de la République a insisté, à maintes occasions, sur l’impératif de veiller scrupuleusement à l’application du plan d’action du Gouvernement en termes d’organisation des importations et d’assurer la disponibilité de différents produits, selon « un nouveau modèle économique affranchi des anciennes idées et pratiques ».
A ce titre, l’année 2023 a vu la création du Haut conseil de régulation des importations, qui constitue un espace de coordination et de concertation entre les différents secteurs concernés par la régulation du domaine de l’importation, « évitant les décisions individuelles qui pourraient engendrer des fluctuations sur le marché », selon les explications du Président de la République.
Dans ce sens, le Président Tebboune a déclaré, lors d’une de ses rencontres périodiques avec les médias nationaux, que les pénuries sur le marché étaient « inacceptables compte tenu de la disponibilité de la production locale et de l’autorisation de l’importation », soulignant que « la rationalisation des importations -comme affirmé à plusieurs reprises- ne doit en aucun cas se faire au détriment des besoins du citoyen ».
Le président de la République a insisté, à ce sujet, sur le fait que la substitution des importations doit intervenir une fois l’augmentation de la production locale, sa disponibilité et sa capacité à couvrir les besoins sont confirmées, ce qui requiert, poursuit-t-il, le recours à la numérisation de la gestion.
Aussi, 2023 a été marquée par un grand recul du phénomène de surfacturation, visant à détourner des devises, grâce aux efforts déployés dans le domaine du contrôle du commerce extérieur, avec une valeur de surfacturation, de 2020 à nos jours, ne dépassant pas les 400 millions de dollars, alors qu’elle représentait le tiers des factures d’importation déclarées durant la période 2009-2019.
Et dans le même cadre, le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations a procédé à un assainissement du registre de commerce des activités d’importation des produits destinés à la revente en l’état, et à l’actualisation de la liste des produits dont l’importation a été régulée.
Cela en plus de dématérialiser les procédures d’importation des produits destinés à la revente en l’état à travers une plateforme électronique dédiée, en préalable à la domiciliation bancaire.
L’ensemble de ces mesures a permis de réduire les importations à près de 43 milliards de dollars durant les 11 premiers mois de 2023, contre une valeur qui atteignait les 60 milliards de dollars, il y a de cela quelques années.