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L’attaque de la mine de Hammam N’bails, à Guelma, a signé le début de la Révolution dans cette région

GUELMA – Des témoignages écrits attestent que le Chahid Badji Mokhtar (1919-1954), membre du Groupe historique des 22, et ses compagnons de lutte, avaient choisi la date du 7 novembre 1954 pour mener l’attaque de la mine d’antimoine de Hammam N’bails, une action d’éclat qui marqua le début de la glorieuse Révolution dans l’extrême Est du pays.

Selon des documents détenus par l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM) dans la commune de Hammam N’bails, consignant des témoignages vivants de Moudjahidine ayant participé à l’attaque, obtenus par l’APS, les objectifs de l’opération étaient, d’abord, de rappeler au bon souvenir des français qu’une Révolution de libération avait bel et bien commencé en Algérie, et de frapper, ensuite, les intérêts économiques de la France coloniale en récupérant, au passage, un maximum d’armes, d’équipements de guerre et de munitions qui se trouvaient dans cette mine gardée par des militaires lourdement armés.

Les habitants de la région de Hammam N’bails, dont Rachid Debabsia, secrétaire communal de l’ONM dans cette localité, rappellent qu’il existe encore des vestiges de la mine de Nador (ancienne dénomination de Hammam N’bails). Une mine qui a cessé son activité quelques années après l’indépendance et dont la taille démontre le grand intérêt que représentait cette installation aux yeux du colonisateur qui en extrayait quotidiennement des tonnes d’antimoine qui étaient transportées par charrettes sur une quinzaine de km jusqu’à la gare de Nador, créée en 1865 pour relier l’installation au port d’Annaba.

Evoquant l’intelligence des combattants algériens et le stratagème adopté pour l’attaque de la mine d’antimoine, un opuscule consacré au Martyr Badji Mokhtar, fruit d’une coordination avec la Direction des Moudjahidine de la wilaya de Guelma, stipule que les Moudjahidine ont commencé par couper l’électricité et les fils téléphoniques pour isoler la mine, avant de déclencher l’attaque qui a abouti à la récupération d’un « butin » appréciable.

A ce propos, le Pr Smail Samai, président de l’Association Histoire et Monuments historiques de Guelma, a indiqué que dans un rapport « Top-secret » rédigé le 9 novembre 1954, la gendarmerie coloniale de Guelma avait écrit que les assaillants de la mine de Hammam N’bails se sont emparés de 3 fusils « Mauser » muni de 286 cartouches, d’un pistolet automatique de 9 mm avec 25 cartouches, d’un fusil de 6 mm sans munitions, d’une caisse contenant 25 kg d’explosifs, de 100 détonateurs, de 500 détonateurs électriques, et de 3 lames coupe-fer.

Selon les mêmes témoignages, le héros Badji Mokhtar a remis au directeur de la mine, à la fin de l’attaque, un reçu frappé du sceau de l’Armée de libération nationale pour lui rappeler qu’il s’agissait-là d’une Révolution organisée et non d’un hold-up perpétré par des bandits.

Les comptes-rendus de la presse coloniale avaient contribué, sans que les rédacteurs de l’époque ne s’en doutent vraiment, à l’impact énorme qui avait suivi ce coup d’éclat des combattants algériens.

Des articles d’archives obtenus par l’APS sont édifiants quant à l’ampleur du choc provoqué chez les Français et de la panique qui s’était emparée de l’administration coloniale et de ses suppôts à la suite de l’attaque.

Parmi tous ceux qui s’intéressent à l’Histoire de la région, beaucoup considèrent que cette opération majeure a ouvert la voie à plusieurs autres actions dans la zone orientale du pays, comme le prouve le témoignage documenté du regretté Moudjahid Abdallah Nouaouria, proche collaborateur et adjoint de Badji Mokhtar, qui certifie que la première opération après l’attaque de la mine fut la destruction par l’ALN du pont d’Ain Senour, entre Guelma et Souk Ahras, et le sabotage du train tractant des voitures de voyageurs, mais également des wagons transportant des minerais de fer et de phosphate provenant des mines d’Ouenza et d’El Kouif (Tébessa).

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