Economie

Les économies arabes appelées à renforcer leur flexibilité pour faire face aux éventuels chocs

ALGER- Le Directeur général et président du conseil d’administration du Fonds monétaire arabe (FMA), Abdul Rahman bin Abdullah Al Humaidi a mis l’accent, dimanche à Alger, sur l’importance de renforcer « la flexibilité économique » au sein des économies arabes face aux éventuels chocs économiques, au regard de l’impact du ralentissement économique mondial.

« Un besoin pressant » se fait sentir en matière de renforcement des économies arabes et d’accroissement de leur flexibilité économique en vue de faire face aux éventuels chocs économiques », a précisé M. Al Humaidi, lors des travaux de la 47e session ordinaire du Conseil des gouverneurs des banques centrales et institutions monétaires arabes, dont l’ouverture a été supervisée par le Premier ministre, Aïmene  Benabderrahmane, sous le haut patronage du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune.

Dans ce contexte, le premier responsable du FMA a précisé que « cela se fait à travers les réformes structurelles et institutionnelles, désormais nécessaires, outre l’intensification des efforts pour le développement du secteur et des marchés financiers arabes renforçant également l’inclusion financière pour améliorer les chances de financement des différents secteurs ».

Les pays arabes font face actuellement, à des défis économiques, d’où « la nécessité de consentir davantage d’efforts, d’agir et d’adopter des politiques à même de répondre aux exigences de la croissance économique, a expliqué M. Al Humaidi, rappelant « la hausse des niveaux de chômage dans la région arabe ayant atteint l’année dernière 10,7% soit le double de la moyenne mondiale, selon  les estimations du la Banque mondiale ».

Parmi ces défis figurent également les taux d’endettement qui ont atteint les 98% du PIB globale des pays arabes débiteurs à la fin de 2022, en plus de la fluctuation des prix des produits de base, selon M. Humaidi.    

Compte tenu de la situation économique mondiale instable, « il est nécessaire d’intensifier les efforts internationaux coordonnés afin de diminuer les dangers d’une récession et d’une crise de dettes qui affecteraient l’économie mondiale », a-t-il ajouté.

Présentant les grandes lignes du plan stratégique du Fond pour 2020-2040, le même intervenant a précisé qu’il visait à soutenir les efforts des pays membres afin de parvenir à une stabilité monétaire et financière, affirmant que les échéances à venir consistent en la création des crypto-monnaies par les banques centrales et au choix de la meilleure combinaison des politiques monétaires et préventives dans la gestion des crises économiques et autres qui ne cessent de s’abattre sur le monde.

Après avoir salué les efforts des banques centrales arabes dans la régulation des situations du secteur bancaire et financier, le DG du Fond a salué l’unification de la banque centrale libyenne, « un pas nécessaire pour l’unification des efforts de développement du secteur financier en Libye ».

Par ailleurs, il a mis en avant le progrès réalisé quant à l’initiative d’inclusion fiscale dans la région arabe lancée par le Fond.

Créé en 1976, le FMA est une institution financière régionale arabe, visant principalement à établir des politiques et des méthodes de coopération monétaire arabe, développer les marchés financiers arabes et réunir les conditions menant à la création d’une monnaie arabe unifiée, outre le règlement des paiements courants entre les Etats membres de manière à améliorer le mouvement des échanges commerciaux.

Parmi les mécanismes sur lesquels s’appuie le FMA, l’octroi de facilités (prêts) à court et moyen termes aux Etats membres pour aider à financer le déficit total des balances des paiements, la coordination des politiques monétaires des Etats membres et le développement de la coopération entre les autorités monétaires de ces pays.

Il s’agit également de libérer et de développer les échanges commerciaux et les paiements courants qui en découlent, ou encore promouvoir le mouvement de capitaux entre les Etats membres.

Cette réunion constitue, en fait, une occasion pour les gouverneurs de banques centrales et d’institutions monétaires arabes d’examiner l’efficacité de la politique monétaire dans la lutte contre l’inflation et de passer en revue les principaux facteurs qui la provoquent ainsi que le rôle de la politique monétaire budgétaire dans la réduction de ce phénomène.

Seront discutés lors de cette rencontre, la coordination des positions des pays arabes face aux développements économiques et financiers mondiaux, ainsi que l’équilibre entre le renforcement de la numérisation des services financiers et le maintien de la stabilité financière, ou encore les opportunités et risques associés à l’utilisation des technologies financières modernes.

Il sera également question de promouvoir l’autonomie, la transparence et la gouvernance en matière d’activités des banques centrales.

Une table ronde sera organisée, lundi, dans le cadre des travaux de cette session, sur le thème « Les défis auxquels sont confrontées les banques centrales: interaction des politiques monétaires et financières ».

 

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