Soudan/ONU: appel à convenir sans délai d’un cessez-le-feu pour garantir la protection des civils
NEW YORK (ONU) – Le Groupe A3+ a appelé, mardi à New York, les parties au conflit au Soudan à « convenir sans délai » d’un cessez-le-feu pour jeter les bases d’un processus politique significatif et garantir la protection des civils dans le pays.
Cet appel a été lancé à travers un communiqué du Groupe A3+, qui comprend les trois pays africains membres non permanents du Conseil de sécurité (Algérie, Sierra Leone et Mozambique), en plus du Guyana, lu par le Représentant permanent de l’Algérie auprès de l’ONU, l’ambassadeur Amar Bendjama, lors d’une séance de haut niveau consacrée à la situation au Soudan.
La situation au Soudan continue de se dégrader, « avec des conséquences humanitaires catastrophiques pour les civils innocents, qui paient le prix le plus lourd de ce conflit mortel, où chaque jour, femmes, filles et enfants subissent des atrocités indicibles », a dit M. Bendjama, ajoutant que les derniers incidents dans l’Etat d’Al Jazirah « sont un nouvel épisode absolument terrible de ce feuilleton ».
Malgré la situation très préoccupante sur le terrain, « la communauté internationale n’a pas été apte à avancer de manière significative dans ses efforts de paix, en dépit des multiples appels et des décisions prises », a-t-il fait remarquer.
Le Groupe A3+ considère que « la protection des civils doit rester notre priorité », a-t-il précisé, appelant les parties à « convenir sans délai d’un cessez-le-feu pour jeter les bases d’un processus politique significatif et garantir la protection des civils au Soudan ».
Parvenir à un cessez-le-feu au niveau local ou national exige des parties « une volonté politique forte », a-t-il indiqué, ajoutant qu' »une telle volonté peut être nourrie par le biais de petites avancées et initiatives de renforcement de la confiance ». « Un deuxième cycle de pourparlers indirects, comme ceux tenus en juillet à Genève, pourrait constituer un cadre approprié pour renforcer la confiance entre les parties », a-t-il estimé à cet égard.
Insistant sur la nécessité de « mettre toutes les chances du côté des efforts de paix, en tenant compte des dynamiques et des réalités sur le terrain », M. Bendjama a affirmé que « toute démarche entreprise par ce conseil pour soutenir la protection des civils devra préserver les efforts de paix en cours ».
De plus, « nous devons créer un élan qui permette de ramener les parties à la table des négociations », a-t-il ajouté, insistant sur le fait que « toute démarche doit être menée avec sagesse et en coordination avec les processus existants ».
Relevant que la protection des civils dans les circonstances actuelles nécessite une amélioration de la situation humanitaire, il a salué les mesures prises récemment par le Gouvernement du Soudan, notamment la décision prise en concertation avec d’autres parties soudanaises en vue de faciliter les opérations humanitaires aériennes dans le Kordofan du Sud.
Partant, il a souligné l’importance de prolonger ces mesures pour faire en sorte que l’aide internationale parvienne à toutes les populations touchées, appelant la communauté internationale à « continuer à renforcer le soutien apporté au Plan de réponse humanitaire et aux efforts déployés par le Gouvernement du Soudan pour répondre à cette situation absolument terrible sur le terrain ».
L’ambassadeur Bendjama a aussi mis en avant l’importance de l’interruption de l’offensive contre El-Fasher et l’Etat d’Al Jazirah et de l’impératif respect du droit international humanitaire et des principes des droits de l’homme, ajoutant que le non-respect de tout code de conduite est « une source de préoccupation profonde ».
« Nous saisissons cette occasion pour appeler encore une fois les acteurs extérieurs à s’abstenir d’alimenter ce conflit et à respecter le droit international », a-t-il poursuivi, soutenant que « la poursuite des ingérences étrangères dans le conflit soudanais constitue l’un des facteurs principaux expliquant l’échec de tous les efforts de paix ».
M. Bendjama a, par ailleurs, insisté sur l’impératif de soutenir les initiatives de paix fondées sur la bonne foi aux niveaux régional et international, affirmant que « la coordination de ces efforts doit rester notre objectif commun, tout en veillant à préserver le rôle central de l’ONU et de l’Union Africaine ».
Et de conclure son intervention en appelant à nouveau les parties soudanaises à « faire passer l’intérêt de leur pays en premier et à le placer au-dessus de toutes autres considérations ».