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La bataille de Djebel Khaled à Yabous, une étape cruciale de l’histoire de la glorieuse Révolution

KHENCHELA – La bataille de Djebel Khaled, près de Yabous (Khenchela), qui fit rage le 15 novembre 1954 entre des Moudjahidine sommairement armés et les forces coloniales françaises, reste une étape cruciale de l’histoire de la glorieuse Révolution.

Cruciale de par sa valeur symbolique, de par la bravoure des combattants de l’Armée de libération nationale (ALN), et au regard du fait qu’elle avait apporté un soutien moral très fort pour les combattants de la liberté, autant qu’elle avait porté un message non moins fort aux colonialistes : la Révolution algérienne n’était pas une « rébellion d’une poignée d’indigènes » comme avait tenté de le faire croire l’administration coloniale.

Cette bataille, dont le 70ème anniversaire est célébré cette année, reste ancrée dans la mémoire collective nationale comme l’une des toutes premières batailles héroïques livrées par l’ALN dans les Aurès contre l’ennemi français, doté d’armements modernes pour étouffer le soulèvement de tout un peuple.

L’un des artisans de cette bataille, le regretté Mohamed Maâche, a rapporté, dans ses mémoires (dont une copie est conservée au secrétariat de wilaya de l’Organisation nationale des moudjahidine, à Khenchela), que la bataille de Djebel Khaled « fut un tournant décisif dans l’histoire de la Révolution algérienne, deux semaines seulement après le déclenchement de cette dernière ».

« Les moudjahidine stationnés dans les massifs montagneux de la région de Yabous ont su renverser un grand nombre de soldats ennemis français dans une zone forestière située à la périphérie de la région du Taghrist, dans la commune actuelle de Yabous », avait écrit ce Moudjahid de la première heure.

Selon Mohamed Maâche, cette bataille, qui s’était déroulée à Djebel Khaled, pas très loin de Batna, avait été déclenchée à la suite de renseignements reçus par les forces coloniales françaises, signalant la présence de deux groupes constitués de 70 Moudjahidine dirigés par Mohamed Belbar et Smail Ghabrouri, réfugiés dans une zone forestière à l’est de Taghrist.

Forte de ces renseignements, l’armée française mobilisa un important contingent de soldats, appuyés par des hélicoptères, des chars d’assaut et soutenu par l’artillerie de campagne.

« Nous avions été obligés de sortir et de nos caches et d’affronter les forces ennemies, souvent dans des combats corps-à-corps, après que les hélicoptères ont bombardé les tranchées dans lesquelles nous nous étions abrités », avait raconté le défunt Moudjahid, poursuivant que l’engagement avait duré toute une journée avant que les Moudjahidine ne se retirent, de nuit, pour éviter des pertes trop importantes du fait de l’inégalité des forces en présence.

 

Un fusil mitrailleur récupéré et 60 soldats français abattus

 

Selon le Moudjahid Maâche, « les forces ennemies françaises avait subi un coup douloureux lors de la bataille de Djebel Khaled, avec une soixantaine de soldats tués, 20 autres blessés, en plus de la récupération d’une mitraillette de type Mat 49. Six (6) Moudjahidine, dont le commandant du 2me groupe, Mohamed Belbar, sont tombés, ce jour-là, au champ d’honneur, tandis que trois djounoud ont été blessés et évacués loin du champ de bataille pour recevoir les soins nécessaires, avait encore témoigné Mohamed Maâche, dans ses mémoires.

Noui Benmabrouk, professeur d’histoire à l’université Abbas-Laghrour de Khenchela, a attribué, de son côté, les raisons de la maîtrise par les Moudjahidine de la bataille de Djebel Khaled, au cours de laquelle une soixantaine de soldats ennemis ont été tués, à plusieurs facteurs, dont le plus important est sa localisation dans une zone boisée, montagneuse à laquelle les chars ennemis ne pouvaient accéder.

Il a également souligné que la bataille de Djebel Khaled, à Yabous, a permis de démythifier l’armée française en lui infligeant une de ses premières défaites, dès les premiers jours de la glorieuse Révolution.

La bataille avait eu, selon le Pr Benmabrouk, un impact « extrêmement positif » sur le moral des combattants algériens, autant qu’elle avait eu un « effet démoralisant » sur les forces coloniales qui s’étaient rendues compte qu’il s’était agi là du signe du déclenchement d’une Révolution et non d’un « acte isolé de quelques rebelles » comme se plaisait à le pérorer l’administration coloniale.

 

 

 

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