CAERT : séminaire sur l’utilisation du cyberespace à des fins terroristes
ALGER- Les travaux d’un séminaire sur le cyber-terrorisme sous le thème « Utilisation du cyberespace à des fins terroristes en Afrique », ont débuté mardi au Centre africain d’études et de recherche sur le terrorisme (CAERT), avec la participation de spécialistes et experts qui ont affirmé la nécessité de développer des stratégies efficaces pour faire face aux défis actuels.
Dans son allocution d’ouverture de ce séminaire organisé du 26 au 29 septembre en cours par la Capacité régionale d’Afrique du nord (NARC) en collaboration avec le CAERT, le directeur du CAERT, Idriss Allali, a indiqué que ce séminaire « constitue un tournant décisif dans nos efforts collectifs visant à renforcer nos capacités à prévenir, détecter et répondre aux menaces dans le cyberespace, alors que le terrorisme et l’extrémisme violent se propagent dans plusieurs régions d’Afrique, ayant des conséquences graves sur les vies humaines et la destruction de biens et d’infrastructures ».
Le même responsable a également souligné l’augmentation du nombre d’attaques terroristes et de leurs victimes au cours de la dernière décennie, précisant que la base des données du centre, qui recense les incidents terroristes en Afrique depuis le début de 2023, a enregistré une hausse significative en termes d’attaques terroristes et de victimes par rapport à la même période de l’année précédente, ce qui traduit, a-t-il dit, « l’ampleur de la menace que connaît actuellement le continent ».
Il a, en outre, mis en garde contre « l’expansion des menaces liées au terrorisme pour inclure le cyberespace, exposant davantage les Etats membres à de nouveaux types de cybercriminalité, outre l’exploitation par les groupes terroristes des technologies modernes, de l’intelligence artificielle et des réseaux sociaux, en transformant Internet et d’autres plateformes électroniques en moyens de communication, de propagation de leurs idées, de recrutement des membres, de collecte des ressources et de coordination des attaques ».
Afin de lutter contre ces nouvelles menaces, ajoute-t-il, il est nécessaire que les Etats membres « adoptent une approche commune et multipartite en vue de mieux appréhender ces défis et développer des stratégies efficaces pour y faire face ».
Pour sa part, le représentant du directeur exécutif du Mécanisme de coopération policière de l’Union africaine (Afripol), Mohamed Chakour, a expliqué que le grand développement technologique « a créé de nouveaux risques et ouvert la porte aux actes terroristes et à la criminalité transfrontalière, ce qui a entraîné une difficulté dans la réponse par les services de sécurité.
« L’utilisation par les groupes terroristes d’internet complique davantage les choses, ce qui nécessite une réponse rapide des pays, d’où l’importance de l’échange d’expériences pour adopter des méthodes communes face aux défis existants », a-t-il dit.
A cet égard, il a également souligné « l’importance d’adopter des politiques et des lois claires comprenant la criminalisation des actes illicites et la maitrise du cyberespace, ainsi que l’élargissement des commissions rogatoires dans la recherche liée au terrorisme dans cet espace », relavant qu’une réponse forte et efficace « nécessite des efforts unifiés tout en respectant les droits de l’homme et la souveraineté de chaque Etat ».
De son côté, le Secrétaire exécutif de la NARC, Ahmed Al-Tajouri, a fait état d’un « projet sérieux au niveau de l’UA visant à former des équipes spécialisées dans la lutte contre le terrorisme dans le cadre de la Force africaine en Attente pour être l’un des outils de lutte contre le terrorisme sur le continent », expliquant que le progrès fulgurant réalisés au cours des dernières décennies dans le domaine des technologies de l’information et de la communication (TIC) a été accompagné de défis sérieux, car ces moyens modernes de pointe sont utilisés dans la criminalité et le terrorisme, que ce soit à travers le piratage électronique d’informations et de fonds, ou par le recrutement et la formation, d’où la nécessité d’intensifier les efforts de tous pour éliminer ces actes à travers l’étude de la cybercriminalité et la formulation de recommandations sur les méthodes les plus efficaces pour lutter contre le cyberterrorisme ».
Dans le même sillage, la représentante du ministère de la Défense nationale, Sabiha Tahrat, a indiqué que « le cyberespace est devenu une partie importante de nos vies, de notre économie et de la sécurité de nos pays et de notre continent, ce qui nécessite de renforcer la coopération pour éviter et contrer toute cyberattaque menaçant la sécurité des pays africains ».
Des experts et spécialistes étudieront et analyseront, quatre jours durant, les différents aspects techniques et juridiques du cyberterrorisme, tout en proposant les solutions idoines pour réduire ce danger qui menace la sécurité et la sûreté des individus, des sociétés et des pays.