Le reverse engineering, un outil essentiel pour la promotion de la production nationale
ALGER – Le reverse engineering, une méthode qui consiste à analyser un système industriel pour en déduire son fonctionnement, représente un outil essentiel pour la promotion de la production national et le développement des petites et moyennes industries, a indiqué lundi à Alger le président du Conseil national économique, social et environnemental (CNESE), Sidi Mohammed Bouchenak Khelladi.
« En alignant nos actions sur les engagements du Président de la République, notamment l’engagement n 13, qui vise à promouvoir la production nationale et à orienter l’industrialisation vers les micros, petites et moyennes industries, le reverse engineering devient un outil essentiel pour atteindre ces objectifs », a souligné M. Bouchenak Khelladi lors d’un Séminaire portant sur « l’apport du reverse engineering sur l’écosystème technique national », tenu en présence du ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun et celui de la Formation et de l’Enseignement professionnels, Yacine Merabi.
Selon lui, « l’Algérie, malgré son potentiel, fait face à des insuffisances dans son écosystèmes technologique, en particulier dans le domaine de l’ingénierie. Ces lacunes entravent notre capacité à développer de nouveaux produits à déployer de nouvelles installations industrielles et à obtenir des certifications conformes aux normes internationales ».
Ainsi, le reverse engineering peut jouer un rôle « crucial » dans la mise en place des bases d’un écosystème technologique performant et ouvre des opportunités pour la création d’entreprises et la diversification des secteurs d’activités, estime encore le président du CNESE.
Le reverse engineering (rétro-ingénierie) est définie comme l’analyse d’un produit fini pour en déterminer le fonctionnement interne et la méthode de fabrication et modifier ou reproduire tout ou une partie des données techniques qui caractérise ce produit.
Concrètement, il s’agit de développer des prototypes locaux en utilisant les connaissances et un savoir-faire national, tout en développant le transfert technologique dans le respect de la propriété intellectuelle, a-t-on expliqué lors du séminaire.
Cet évènement, organisé par le Conseil, avait pour objectif principal la sensibilisation à l’impact potentiel du reverse engineering sur l’écosystème technologique, ainsi que sur son rôle dans la relance industrielle, la réduction des importations et la promotion du contenu local.
Il vise aussi, à identifier les filières à forte valeur ajoutée à cibler dans le cadre d’un programme national de développement du reverse engineering, tout en lançant une réflexion collective sur les mesures que pourraient prendre les pouvoirs publics pour soutenir le développement technologique national, ainsi que les actions à entreprendre pour mettre en place un plan d’ingénierie inversée, tout en respectant les droits de la propriété intellectuelle.
Plus de 1600 demandes d’enregistrement des nouveaux brevets d’invention
En marge de cette rencontre, le directeur général de l’Institut national algérien de la propriété industrielle (INAPI), Abdelhafid Benmehdi, a estimé dans des déclarations à la presse que la reverse engineering constituait une « opportunité » pour les startups et les PME pour développer certaines technologies et dans divers secteurs.
Abondant dans le même sens, le responsable a indiqué que la pratique de l’ingénierie inversée exigeait une veille technologique qui permet aux entreprises d’avoir une vision « claire et précise » sur l’évolution d’un secteur et le segment qu’elle peut développer pour permettre l’obtention d’un brevet d’invention.
Dans ce cadre, il a fait savoir que l’Institut avait recensé jusqu’à septembre dernier, plus de 1.600 demandes d’enregistrement des nouveaux brevets d’invention, déposées par des universités, instituts et entreprises.