Feu Yahia Bouaziz: un parcours et des contributions distingués dans l’écriture de l’histoire de l’Algérie
ORAN – Les professeurs d’histoire de l’université d’Oran se remémorent toujours le Moudjahid et enseignant d’histoire de l’Algérie, feu Yahia Bouaziz (1929-2007), et veillent à chaque occasion à revisiter ses qualités et ses efforts distingués dans l’écriture de l’histoire de l’Algérie et son enseignement aux générations.
Même si le défunt Yahia Bouaziz est né au village de Djâafra (wilaya de Bordj Bou Arreridj), son nom est lié, selon son élève et disciple Dr Mohamed Belhadj, davantage à la ville d’Oran, qu’il a rejoint, après son frère aîné, dans les années 40, puis suivi du restant des membres de sa famille dans les années 1950, après la mort de leur père.
Après l’indépendance, il se rendra à l’institut de formation des enseignants pour suivre ses études, puis à l’université d’Oran où il a obtenu son doctorat, dans les années 1970, et y resta jusqu’à son décès, en 2007.
Dr Mohamed Belhadj, professeur au Département d’Histoire et d’Archéologie de l’Université d’Oran 1 « Ahmed Ben Bella », a souligné que » le défunt était né dans une famille conservatrice, ce qui lui a permis de mémoriser le Saint Coran ».
A l’âge de 6 ans, il déménagea à Constantine puis à Annaba pour ses études, avant de rejoindre l’Université Zeitouna en Tunisie, où il a obtenu un diplôme, puis à l’Université du Caire en Egypte, où il a obtenu une licence, en plus d’un doctorat de troisième cycle à l’Université d’Alger, en 1978, dans l’histoire moderne et contemporaine de l’Algérie.
Selon la même source, le regretté Dr Yahia Bouaziz était politiquement actif, avant le déclenchement de la glorieuse guerre de libération, puisqu’il a rejoint les rangs de l’Union générale des étudiants musulmans algériens et s’intéressait aux causes justes comme la cause de sa patrie et la cause palestinienne.
Dr Mohamed Belhadj a fait savoir que l’historien Yahia Bouaziz a participé, après le déclenchement de la guerre de libération, aux activités politiques et médiatiques du Front de libération nationale (FLN), notamment à travers l’écriture d’articles politiques dans des journaux tunisiens et égyptiens, en étant résident dans ces deux pays frères à cette époque.
Il fut responsable de la culture à l’Union générale des étudiants algériens (UGEA) en Tunisie puis en Egypte, en plus de sa contribution dans l’organisation de la grève des étudiants, le 19 mai 1956, en réponse à l’appel du FLN.
Pour sa part, le Directeur du laboratoire de recherche historique sources et traductions de la faculté des sciences humaines et sciences islamiques de l’université d’Oran 1 Ahmed-Benbella, Dr Mohamed Bendjabour, a souligné que « notre génération a eu le grande chance et honneur d’étudier auprès du Moudjahid et historien Yahia Bouaziz, dans les années 1990, et nous avons beaucoup appris de lui, en raison de ses connaissances et de son savoir, lorsqu’il a été nommé professeur pour enseigner l’histoire moderne et contemporaine à l’Institut d’histoire de Université d’Oran et membre de son conseil scientifique ».
« Feu Yahia Bouaziz a œuvré à la mise en place d’un programme d’enseignement, en proposant des thèmes et des projets de recherche scientifique et en s’efforçant de motiver les étudiants à étudier l’histoire de l’Algérie et à rechercher ses sources, en sa qualité de membre de l’Union des écrivains algériens et de la ligue des écrivains algériens », a-t-il dit.
Il a également déclaré que le défunt Dr Yahia Bouaziz a à son actif plus de 30 livres traitant de nombreux sujets historiques, sachant qu’il avait commencé à écrire alors qu’il était étudiant à l’Université de Zeitouna, en Tunisie, en publiant le livre « Emir Abdelkader Djazaïri, pionnier de la lutte algérienne, sa biographie et son combat ».
Il publia ensuite l’ouvrage « Un aperçu de l’histoire d’Algérie », en 1965, suivi d’autres livres, dont « La révolution d’El Mokrani et d’El -Haddad », en 1978, considéré comme une référence importante dans l’étude de la politique française en Algérie à l’époque du Second Empire.
Dr. Mohamed Bendjebour a souligné que feu Yahia Bouaziz a toujours appelé à la nécessité d’écrire notre histoire nationale avec des plumes algériennes, en s’appuyant sur des sources fiables et le patrimoine écrit, afin de mettre en valeur l’identité algérienne et le degré de sa contribution à la civilisation humaine.
Le 16ème anniversaire de son décès, qui coïncide avec le 7 novembre, est l’une des occasions choisies par ses anciens étudiants de l’Université d’Oran pour commémorer son impact à travers un forum scientifique national, qui sera organisé le 9 novembre prochain, par le Laboratoire d’Histoire d’Algérie en coopération avec le Département d’Histoire et d’Archéologie de l’Université d’Oran 1 « Ahmed Ben Bella », sachant que la plupart des responsables de ces deux institutions scientifiques sont ses anciens étudiants.