La station de dessalement de Cap Blanc à Oran : un projet stratégique pour sécuriser l’alimentation en eau dans la région
ORAN- Les travaux de réalisation de la Station de dessalement d’eau de mer de Cap Blanc, à l’Ouest de la wilaya d’Oran, un projet stratégique en mesure de sécuriser l’alimentation en eau potable dans la wilaya d’Oran et renforcer les ressources hydriques d’autres wilayas de l’Ouest, « vont bon train », selon les responsables en charge du projet.
Vu du haut de l’un des bâtiments en construction, le chantier ressemble à une fourmilière où les ouvriers, avec leurs gilets fluorescents et leurs casques, apparaissent au loin comme de petites tâches oranges et jaunes. Non loin de là, le calme du site forestier de Cap Blanc tranche singulièrement avec le ronflement des moteurs des engins en activité.
« Pas moins de 1.500 travailleurs ont été engagés pour la réalisation de ce projet », a indiqué in situ Metnane Abdelkader, chef du projet au sein de la Société nationale de génie civil et bâtiment (CGB).
Les ouvriers travaillent 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, pour pouvoir finaliser dans les temps (fin 2024) ce projet colossal, qui s’étend sur 16 hectares, a-t-il précisé à l’APS.
Pour sa part, le chef de projet au sein de l’Algerian Enegy Company (AEC), Hadj Chaïb Abdelkrim, est très confiant. « Les travaux vont bon train et le projet sera réceptionné dans les délais », a-t-il affirmé, évoquant un « véritable challenge ».
A Cap blanc, les travaux de la phase construction avancent conformément au planning du projet, ayant pour objectif la mise en service de la station en décembre 2024, et les équipements commenceront à arriver dès décembre prochain, a-t-on fait savoir.
La réalisation d’une station d’une telle capacité, soit 300.000 m3 par jour, exigeait, dans le passé, des délais beaucoup plus importants, a expliqué le directeur de communication de l’AEC, Mouloud Hachelaf.
« Les stations réalisées avant 2021 par des entreprises étrangères ont pris beaucoup plus de temps, entre 36 et 52 mois », a-t-il rappelé, ajoutant qu’un délai « record » de 25 mois a été fixé pour la réalisation des stations de dessalement, dans le cadre du « Programme Eau 2021 » et celles qui seront réalisées dans le programme complémentaire, et ce, avec des compétences 100% algériennes.
Pour pouvoir mettre rapidement la station de Cap Blanc en service, après la réception du projet, les travaux de réalisation du réseau aval, confiés à l’Algérienne des eaux (ADE), ont été lancés, début octobre 2023, a indiqué le chef de projet au niveau de cette entreprise, Saadi Fouad.
« Nous avons atteint un taux de réalisation de 15% », a-t-il indiqué, ajoutant que le délai pour la de réception de ce projet est de 14 mois.
Le projet du réseau aval comporte 48 km de conduites, deux réservoirs, le premier d’une capacité de 50.000 m3 sera implanté à Aïn Tassa (commune d’Aïn El Karma dans la daïra de Boutlelis) et le deuxième de 30.000 m3 à Bousfer (daïra d’Aïn El-Turck), en plus de deux stations de brise-charge, a-t-il dit, assurant que les travaux « avancent bien » et que le projet sera livré « dans les temps ».
Un impact sur le schéma hydrique de la région
La réalisation des stations de dessalement d’eau de mer a été un choix d’urgence adopté par les hautes autorités du pays pour faire face à la rareté de l’eau et sécuriser l’alimentation en eau potable.
La station de dessalement d’eau de mer de Cap Blanc devra sécuriser l’alimentation en eau potable dans la wilaya d’Oran et renforcer les capacités hydriques d’autres wilayas comme Aïn Temouchent, Relizane et Mascara.
Oussama Helaili, Directeur général de la Société de l’eau et de l’assainissement d’Oran (SEOR), qui distribue l’eau de dessalement, a expliqué qu’un nouveau schéma hydrique pour la wilaya d’Oran sera adopté, sitôt la station de Cap blanc entré en service.
« Cette station impactera de manière directe la région ouest de la wilaya d’Oran, les communes de la daïra d’Aïn El-Turck en l’occurrence, qui connaissent beaucoup de perturbations dans l’AEP, notamment au cours de la saison estivale », a-t-il souligné, ajoutant que la région Est de la wilaya, dont les ressources sont partagées avec une partie de la région Ouest, sera impactée de manière indirecte.
Ainsi, la région Est de la wilaya d’Oran aura, pour elle seule, les quotas de la station d’El Mactaâ et du système MAO (couloir Mostaganem-Arzew-Oran), alors que la région Ouest sera approvisionnée principalement par la nouvelle station de Cap Blanc.
L’apport de la nouvelle station devra sécuriser l’alimentation en eau postale dans la wilaya et mettra fin aux derniers points noirs de la distribution d’eau à Aïn El-Turck et au nouveau pôle urbain Ahmed Zabana, en plus de renforcer les capacités hydriques des wilayas voisines, a conclu M. Helaili.