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Une cartographie de vulnérabilité du littoral national s’impose pour évaluer les risques

ALGER – Des experts ont préconisé mardi à Alger, lors d’une Journée d’étude sur le développement durable des villes côtières, l’élaboration d’une cartographie de vulnérabilité du littoral national pour prévenir des risques écologiques et assurer un développement durable.

Une cartographie de vulnérabilités du littoral est primordiale pour appréhender les différents risques, tels les érosions et les inondations, afin de promouvoir un développement résiliant des villes côtières, ont souligné les experts intervenant à l’occasion de cette Journée d’étude organisée par l’Ecole nationale de l’administration (ENA) conjointement avec l’Ecole national supérieure des sciences de la mer et de l’aménagement du littoral (ENSSMAL).

« Nous ne pouvons pas gérer l’espace littoral et prendre les bonnes décisions si nous ignorons ses vulnérabilités par rapport à certaines activités industrielles », souligne Samir Grimes, directeur de laboratoire de recherche au niveau de l’ENSSMAL.

Dans son intervention, M. Grimes a mis en exergue la contribution des zones côtières dans le développement économique et la création d’emplois. Il a toutefois prévenu que certaines infrastructures établies au niveau de ces zones posent des risques écologiques et fragilisent les littoraux.

Selon cet expert, l’évaluation des risques pour l’élaboration d’une carte de vulnérabilité aidera les pouvoirs publics à prendre les bonnes décisions en matière d’investissement, en tenant compte de l’aspect écologique et sanitaire.

Abondant dans le même sens, le professeur universitaire, Azzedine Belkacem Nacer, a mis en garde contre l’urbanisation excessive des grandes agglomérations littorales et leur extension.

Il a également alerté contre les diverses formes de pollutions notamment industrielle et plastique, qui pèsent sur la santé humaine et menacent la biodiversité marine, appelant à l’anticipation des effets des risques côtières aggravés par le changement climatique.

A ce propos, il a fait observer que plus de 51% des unités industrielles sont localisées sur la côte, se caractérisant par une forte concentration démographique.

« Les deux tiers de la population algérienne sont concentrés sur le littoral qui ne représente que 4% du territoire », a-t-il rappelé, ajoutant que cette forte pression sur les zones côtières augmente « considérablement » durant la saison estivale, ce qui impose des défis supplémentaires notamment pour les infrastructures de traitement des eaux usées, de la collecte et la gestion des déchets.

Pour atténuer les impacts écologiques de l’urbanisation et l’industrialisation de ces zones, l’expert plaide pour la mise en place d’un outil de veille et d’aide à la décision et à l’activation du Haut Conseil de la mer.

Il a appelé aussi à « corriger les inégalités sociales entre les zones littorales urbaines et rurales en encourageant l’agrotourisme (la promotion des produits de terroir) ».

Au terme de cette rencontre, une convention a été signée entre les deux écoles pour promouvoir le partenariat scientifique et le partage de connaissances en matière de gestion des territoires.

Le document a été paraphé par le directeur de l’ENA, Abdelmalik Mezhouda, et la directrice de l’ENSSMAL, Lynda Boutekrabt.

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