Société

Allocution du président de la République à l’ouverture des travaux du séminaire « Acquis sociaux à enjeux économiques »

ALGER – Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a adressé, lundi, une allocution, lue en son nom par le Premier ministre, M. Nadir Larbaoui, aux participants aux travaux du séminaire international « Acquis sociaux à enjeux économiques » qui se déroulent au Centre international des conférences (CIC), Abdelatif Rahal, dont voici la traduction APS :

« Au nom d’Allah, Clément et Miséricordieux,

Excellences,

Mesdames et Messieurs,

Madame Lin Yi, vice ministre, vice-présidente de la Fédération nationale des Femmes de la République populaire de Chine, pays ami,

Madame Cristina Duarte, Secrétaire général adjointe, conseillère spéciale pour l’Afrique à l’Organisation des Nations Unies,

Madame et Messieurs les ministres membres du Gouvernement,

Monsieur le Conseiller auprès du Président de la République,

Mesdames et Messieurs les représentants des organisations internationales et régionales,

Mesdames et Messieurs les présidents des instances et organisations nationales,

Honorable assistance,

 

J’aimerais, de prime abord, souhaiter la bienvenue aux invités de l’Algérie et à l’ensemble des participants à cet important séminaire qui se tient sous le thème +Acquis sociaux à enjeux économiques+, et traite une question importante et sensible concernant les opportunités qui s’offrent aux pays pour renforcer leurs politiques sociales, les défis auxquels ils font face dans le contexte économique actuel, et les modalités de préservation de l’équilibre entre l’engagement social de l’Etat à offrir les meilleurs niveaux de bien-être pour ses citoyens d’une part, et les exigences du développement économique et les équilibres financiers d’autre part.

 

Mesdames, messieurs,

Notre pays a fait face, sur la voie de l’édification de l’Algérie nouvelle, à de multiples enjeux, difficiles et complexe à la fois, que nous avons relevés avec une volonté forte et sincère afin de rattraper les situations socio-économiques difficiles accumulées, mais aussi pour construire une économie efficace et compétitive, tout en œuvrant à améliorer la vie sociale en réponse aux aspirations du peuple algérien.

Consciente de la relation étroite entre la réalisation de taux qualitatifs de développement économique et le renforcement des politiques sociales, l’Algérie a lancé un chantier de grande envergure de réformes économiques en vue de diversifier l’économie nationale, libérer l’esprit d’initiative et améliorer le climat des affaires et de l’investissement.

Ces réformes ont été couronnées par une révision globale du système juridique de l’investissement dans le cadre d’une approche basée sur la transparence, la lutte contre la bureaucratie et l’égalité entre les opérateurs économiques, outre l’adoption d’un nouveau modèle pour l’octroi et la gestion du foncier économique destiné à l’investissement.

Il a été, aussi, procédé à une révision de la loi monétaire et bancaire pour l’adapter aux évolutions de l’environnement bancaire, dans le cadre d’un plan global de réforme du secteur financier et bancaire, à travers notamment la diversification des sources de financement, la densification du réseau bancaire, l’amélioration de l’inclusion financière, et la promotion de la gouvernance des institutions financières à l’étranger, particulièrement sur le marché africain, dans le but d’accompagner la dynamique imprimant les échanges commerciaux au niveau continental.

A cela s’ajoute la mise en place de nombre de mécanismes institutionnels pour encourager l’innovation et l’entrepreneuriat afin de permettre aux porteurs de projets de créer des entreprises productrices, notamment en matière de startups, outre le développement d’un système d’appui aux petites et très petites entreprises, d’autant que ces dernières soutiennent particulièrement les femmes rurales et les femmes au foyer.

Aussi, une attention particulière a été accordée à la politique d’emploi, à travers le lancement d’une vaste opération pour mettre en service des centaines des projets en suspens, ce qui a permis la création de dizaines de milliers d’emplois, en sus de la création d’une allocation pour les primo demandeurs d’emploi afin de leur assurer un accompagnement lors de la recherche d’un poste de travail dans des conditions préservant leur dignité, parallèlement à l’accélération du rythme d’intégration des bénéficiaires du dispositif d’aide à l’insertion professionnelle des jeunes.

Toutes ces procédures ont permis d’améliorer la performance des principaux indicateurs de l’économie nationale, de réduire sa dépendance aux hydrocarbures, d’ouvrir de grandes opportunités aux opérateurs économiques et aux porteurs de projets afin de développer leurs activités, et contribuer à la création de la richesse et à l’amélioration des taux de développement.

           

Mesdames, Messieurs,

Devant ces enjeux économiques, cette politique économique ambitieuse a été accompagnée par de grands efforts déployés par l’Etat afin d’ancrer le caractère social de l’Etat algérien, principe immuable consacré par la Proclamation du 1er Novembre qui a jeté les bases de la politique de protection sociale reposant sur le principe de la justice et de l’égalité des chances.

En vue d’affirmer le rôle vital de l’Etat dans ce domaine, un programme ambitieux a été lancé pour renforcer les acquis sociaux, notamment en matière de satisfaction des besoins et des services de base des citoyens, particulièrement des catégories vulnérables, tout en adoptant une approche basée sur l’amélioration de la qualité de ces services et l’égalité en matière d’accès.

Dans ce cadre, les politiques publiques ont été orientées, ces dernières années, vers le soutien du pouvoir d’achat du citoyen à travers la valorisation des salaires au profit de plus de 2,8 millions de fonctionnaires et d’agents contractuels, le renforcement de la justice fiscale et la garantie de la couverture des besoins de base, notamment pour les catégories vulnérables, outre le renforcement des différents programmes d’aide sociale, dont la valorisation des pensions destinées aux personnes aux besoins spécifiques et aux personnes nécessiteuses, et l’amélioration de la performance du Fonds de pension alimentaire au profit des femmes divorcées ayant la garde des enfants.

Pour faire face aux défis induits par la hausse des prix des produits de base sur les marchés internationaux et éviter son impact sur le niveau de vie des citoyens, l’Etat a consenti des efforts considérables en matière de transferts sociaux, qui ont représenté 18,45 % du budget général de l’Etat au titre de l’exercice 2023.

De même pour les politiques relatives au développement humain, en ce sens qu’un intérêt particulier a été accordé au développement du secteur de l’Education et de l’Enseignement, dont la gratuité est consacrée par la Constitution algérienne.

L’Etat prend en charge également la promotion des services de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Formation professionnelle, notamment à travers le soutien apporté à l’innovation industrielle et technologique, et l’adaptation aux exigences du marché de l’emploi et aux objectifs de la politique de développement économique global, tout en œuvrant inlassablement à l’amélioration de la situation socioprofessionnelle des personnels de ce secteur important, outre la revalorisation de la bourse universitaire au profit de plus de 1.300.000 étudiants.

Ces efforts interviennent parallèlement aux réformes en cours pour la promotion de la prise en charge sanitaire, partant d’une vision stratégique visant à réaliser la sécurité sanitaire et à améliorer l’efficacité et la performance du secteur, à travers le renforcement des structures sanitaires, notamment les établissements publics de santé de proximité, la numérisation du secteur de la santé, et le renforcement des acquis socioprofessionnels de ses personnels. 

Le renforcement des soins médicaux ne pouvant être dissocié des exigences d’amélioration de la couverture sociale y afférente, il a été procédé, dans ce cadre, à l’introduction de réformes profondes au système de sécurité sociale, notamment à travers la valorisation des allocations et des pensions de plus de 3 millions de retraités, et la prise de nouvelles mesures d’affiliation volontaire au système national de retraite au profit des membres de la communauté nationale établis à l’étranger.

La priorité, voire un intérêt particulier ont été accordés au secteur de l’Habitat, où plusieurs programmes de logements, toutes formules confondues, ont été tracés notamment les logements sociaux destinés aux ménages à faible revenu, avec la poursuite du soutien du logement rural et du développement de la Caisse nationale du logement reconvertie en Banque nationale de l’habitat, et ce en vue de garantir une politique durable dans ce secteur vital.

Des efforts sont également déployés pour améliorer le niveau de raccordement aux réseaux d’eau, de gaz et d’électricité à travers l’ensemble du territoire national, sans omettre que la sécurité alimentaire et hydrique demeurent au cœur des intérêts de l’Etat algérien, notamment à la lumière des changements climatiques que connait le monde.

 

Mesdames, Messieurs,

L’ensemble de ces programmes visent essentiellement à améliorer les conditions de vie du citoyen et à renforcer sa place en tant qu’élément axial des politiques de développement, au titre d’une approche fondée sur la pérennité et la justice dans la redistribution des richesses dans le contexte d’une dynamique globale de changement et de réforme.

La politique sociale de l’Etat devrait se renforcer durant la prochaine période, grâce à l’application des mesures relatives à la revalorisation des salaires et à la réduction des charges fiscales à partir du début 2024.

A cela s’ajoute, les résultats positifs devant être réalisés à l’issue de l’entrée en vigueur du nouveau système juridique relatif à l’investissement et le parachèvement de la relance des différents mécanismes concernés par l’accompagnement des investisseurs, en sus du progrès enregistré dans la réalisation des grands projets stratégiques de valorisation des ressources minières et de développement des infrastructures de base, à travers tout le territoire national, et la concrétisation des programmes de développement local et d’aménagement du territoire.

 

Mesdames, messieurs,

Cette dynamique se renforcera davantage avec le parachèvement de la consolidation de l’arsenal juridique, notamment à travers la révision du code du commerce et de la loi sur les assurances, l’élaboration du nouveau projet de loi sur le partenariat public-privé, qui incarnera une vision innovante en matière de financement des projet d’infrastructures, ainsi que la poursuite du programme de transformation numérique globale, notamment dans les services publics.

Les défis mondiaux auxquels se heurte la fonction sociale des Etats et la pression imposée par les exigences du développement économique nous commandent d’œuvrer collectivement et inlassablement à trouver les meilleures formules et pratiques à même d’améliorer les mécanismes de subvention et de promouvoir les moyens de protection sociale, notamment le volet destiné aux catégories vulnérables et démunies.

Pour atteindre ce noble objectif, je vous invite tous, à travers cette rencontre, à œuvrer au renforcement de la coopération et à la création d’espaces d’échange d’expertises et d’expériences dans ce domaine. Nul doute qu’avec une forte volonté et la conjugaison des efforts, on saura concilier développement économique pour nos pays et bien-être social pour nos peuples.

Puisse Dieu nous guider au mieux des intérêts de nos peuples.

Je souhaite plein succès aux travaux de votre séminaire ».

 

 

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