Message du président de la République à l’occasion de la Journée nationale de la mémoire
ALGER – Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune a adressé, mardi, un message à l’occasion de la Journée nationale de la mémoire, commémorant le 79e anniversaire des massacres du 8 mai 1945. En voici la traduction APS:
« Au nom d’Allah, Clément et Miséricordieux,
Prière et paix sur son vertueux Messager,
Chères citoyennes, chers citoyens,
Nous commémorons, le 8 mai, la Journée nationale de la mémoire et en ce jour anniversaire, nous nous remémorons les massacres du 8 mai 1945 commis par le colonisateur avec une extrême brutalité et cruauté pour réprimer un mouvement national militant grandissant ayant abouti à des manifestations massives exprimant la révolte du peuple algérien et son aspiration à la liberté et à l’émancipation. Ce fut, alors, l’annonce retentissante de l’imminence du déclenchement de la lutte armée le 1er novembre 1954.
Dans ce soulèvement historique et mémorable, le peuple algérien a été l’artisan d’une épopée à Sétif, Guelma, Kherrata, Aïn Témouchent et dans d’autres villes algériennes, qui a surpris et dérouté le colonisateur au point de commettre un génocide, un crime contre l’humanité. Des scènes horribles qui incarnent un moment historique décisif ayant transformé les luttes du mouvement national au fil des décennies en affrontement armé, dirigé -par la suite- par des hommes imprégnés de l’esprit militant qui ont déclenché la guerre de libération et l’ont mise dans la rue pour la voir portée par tout un peuple.
Nous avons fait de l’anniversaire des massacres du 8 mai 1945, dont le peuple a payé un lourd tribut avec quarante-cinq mille (45000) martyrs, une journée nationale de la mémoire, en glorification des chapitres du parcours national, riche en luttes, de génération en génération, depuis que le colonisateur a foulé notre terre pure.
Les manifestations du 8 mai ont été l’une des étapes sanglantes que l’histoire moderne a retenu comme exemples, des plus éloquents, de rejet du colonialisme et d’attachement à la liberté et à la dignité, et aussi de sacrifices et de drames endurés par les peuples colonisés en tant que prix à payer pour la libération de l’injustice et de la domination, et pour le recouvrement de la souveraineté nationale.
Citoyennes, citoyens,
L’intérêt de l’Etat pour la question de la mémoire repose sur l’appréciation de la responsabilité nationale dans la préservation du legs glorieux des générations et découle de la fierté de la nation de son passé honorable.. mais aussi des immenses sacrifices du peuple dans l’histoire ancienne et moderne de l’Algérie, en vue de repousser les convoitises et barrer la route aux ennemis qui n’ont eu de cesse de tenter d’avoir raison de son unité et de sa force.. leur filiation continue, à ce jour, de cibler notre pays.
Le dossier de la mémoire est inaliénable et imprescriptible, et ne peut faire l’objet de concession ou de marchandage. Il restera au centre de nos préoccupations, jusqu’à ce qu’il jouisse d’un traitement objectif, audacieux, qui rende justice à la vérité historique.
Tout en soulignant notre orientation vers l’avenir, dans un climat de confiance, je considère que la crédibilité et le sérieux sont une revendication fondamentale en vue de parachever les mesures et les démarches inhérentes à ce dossier sensible et délicat et à ce qu’il représente pour le peuple algérien fier de son long parcours militant national et de sa lutte armée amère.. et fidèle aux Chouhada et au message de Novembre.
Alors que nous commémorons cet anniversaire en signe de glorification de notre histoire nationale et en consécration du principe de fidélité à ses artisans, qui l’ont façonné avec des rivières de sang, nous nous inclinons avec déférence à la mémoire de leurs âmes pures, et renouvelons notre fidélité à leur serment et à la préservation de leur legs et leur mémoire, tout suivant leur voie vers une Algérie forte et souveraine.
Vive l’Algérie
Gloire et éternité à nos valeureux martyrs »