Naâma: préserver les caractéristiques génétiques de la race locale Deghma
NAAMA – Les participants à la rencontre nationale intitulée « Naâma: perspectives prometteuses d’investissement dans les cultures stratégiques et la valorisation des races locales », organisée samedi à Naâma, ont mis l’accent sur l’importance de préserver les caractéristiques génétiques de la race locale « Deghma » pour assurer sa reproduction.
Lors de cette rencontre organisée sous le haut patronage du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Youcef Chorfa a rappelé la stratégie du secteur visant à valoriser cette race en l’inscrivant comme label algérien auprès de l’Institut algérien de normalisation et à activer les programmes visant à préserver la race rouge génétiquement pure et à la fournir gratuitement aux éleveurs, en plus d’établir le cadre juridique d’étiquetage avec le label distinctif lié à l’origine et à la qualité, d’inclure cette race au classement national des produits nationaux algériens et de préserver cette race à travers sa valorisation au niveau de la Banque nationale de gènes.
Le Directeur général du Centre national d’insémination artificielle et de l’amélioration génétique de Bir Touta, Chaabane Choukri a, pour sa part, souligné l’importance de créer une banque de gènes pour la congélation du sperme de la race Deghma et sa fourniture aux éleveurs, et d’établir un programme de formation spécial pour les éleveurs lié à la gestion de la reproduction de cette race.
Le Centre a récemment lancé un programme visant à produire des étalons (mâles) présentant des caractéristiques génétiques pures de la race « Deghma », également connue sous le nom de « Hamra », à travers un processus d’amélioration génétique et en motivant les éleveurs de la wilaya de Naâma à l’élever et la réintégrer dans le milieu pastoral de la région des Hauts plateaux de l’Ouest du pays (Naâma, Tlemcen, Saïda et El Bayadh).
Les interventions des chercheurs autour de cet aspect ont axé sur l’importance de valoriser cette race à travers la concrétisation d’un plan d’action à court terme d’ouverture de laboratoires à Naâma, Saïda, El Bayadh et Tlemcen qui sont le berceau d’élevage de cette race.
A noter que cette rencontre nationale, présidée par le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Youcef Chorfa, a été marquée par une cérémonie de remise symbolique d’un nombre de décisions de concessions à des investisseurs dont le statut juridique des terres a été régularisé.
Par la même occasion, le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun a remis un acte de concession d’un bien immobilier économique au profit de la société par actions (SPA) « Général emballage » pour la réalisation d’une usine sur une superficie de 32 hectares pour la production de pâte à papier et de carton dans la nouvelle zone industrielle « Harchaya », au Directeur général de cette SPA, Allouche Ramdane.
Le wali de Naâma, Lounès Bouzegza a évoqué, dans ce cadre, le grand potentiel de la wilaya en matière de disponibilité du foncier (environ 200.000 hectares) destinés à l’investissement agricole, ainsi que de ressources hydriques, de couverture par le réseau d’énergie électrique (une centrale de production d’électricité de 1.163 mégawatts).
La wilaya dispose également des infrastructures de base et de télécommunications et d’un réseau de transport, qui ouvrent des horizons prometteurs dans les filières stratégiques, notamment les céréales, le maïs, le colza et la tomate industrielle, en plus du cheptel qui dépasse 1,6 million têtes, en sus de l’encouragement des investissements dans les races locales et dans d’autres domaines agricoles et pastoraux pour en faire de Naâma un pôle important devant contribuer à la réalisation de la sécurité alimentaire nationale.
Le wali a affirmé que l’entrée en vigueur des mesures d’incitation aux investisseurs et du décret exécutif 55/24 permettra à la wilaya, avec le lancement de la prochaine saison agricole, de s’orienter vers des projets à dimension stratégique au niveau de vastes surfaces de production de céréales, de fourrages et de cultures oléagineuses.
Les travaux de cette rencontre se poursuivent avec la présentation de communications de chercheurs et de professionnels concernant les mesures et les moyens d’activer le plan national de développement des cultures stratégiques en identifiant les principaux périmètres devant accueillir des projets d’investissement intégrés.
Lors de cette rencontre, une séance d’échanges et de débat est également animée par des représentants du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, des professeurs et chercheurs de l’Ecole nationale supérieure d’agriculture d’El Harrach et de l’Institut technologique des grandes cultures de Sidi Bel-Abbès, pour évoquer les différents composants techniques pour assurer une agriculture durable dans les régions du Sud et des steppes et les perspectives de développement des races animales locales.