Cause palestinienne: des acquis juridiques historiques sur la voie de la liberté et de l’indépendance
ALGER- Après une année de guerre génocidaire contre le peuple palestinien, la cause palestinienne a réalisé des acquis juridiques historiques auxquels l’Algérie a grandement contribué en pesant de tout son poids dans la bataille judiciaire et diplomatique menée pour le recouvrement intégral des droits du peuple palestinien.
Dans des déclarations à l’APS, des experts en droit international ont passé en revue les principales décisions rendues par la Cour internationale de justice (CIJ) depuis le 7 octobre 2023, à travers lesquelles l’instance judiciaire des Nations Unies reconnaît, pour la première fois, le droit du peuple palestinien à l’établissement de son Etat indépendant avec El-Qods pour capitale, en sus du projet de résolution adopté par l’Assemblée générale des Nations Unies réclamant la fin de l’occupation sioniste des territoires palestiniens dans un délai de 12 mois, suivant l’avis consultatif de la CIJ.
Les experts ont cité en outre les démarches entreprises par le procureur général de la Cour pénale internationale (CPI) pour l’émission de mandats d’arrêt contre les criminels de guerre sionistes, saluant « le rôle de chef de file » menée par l’Algérie, sous la conduite du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, dans la conquête de ces acquis et son soutien aux causes justes de la oumma.
Dans ce contexte, l’ancien membre de la commission de nomination des juges de la CPI, Ahmad Barak, a salué les décisions des instances judiciaires internationales en faveur de la cause palestinienne, en dépit des entraves ayant empêché leur application, comme le veto américain, rappelant les mesures provisoires émises par la CIJ suite à la plainte introduite par l’Afrique du Sud concernant la violation de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide.
Le juriste a également évoqué l’avis consultatif de cette instance judiciaire internationale concernant les pratiques de l’occupation à Ghaza, en Cisjordanie et dans l’ensemble des territoires palestiniens, lequel avis a déclaré illégale l’occupation sioniste et ordonné à l’entité sioniste d’y mettre fin, rappelant, par là même, la résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies exigeant la fin de l’occupation de la Palestine dans un délai d’un an. Entre autres acquis pour la cause palestinienne, il a souligné que « l’Etat de Palestine siège désormais à l’Assemblée générale des Nations Unies par ordre alphabétique des Etats membres ».
M. Barak a aussi mis en avant les avancées réalisées au niveau de la CPI, dont le procureur Karim Khan a déposé des requêtes auprès de la chambre préliminaire pour enquêter sur les crimes de guerre commis par l’occupation sioniste en Palestine, disant s’attendre à ce que des mandats d’arrêt soient bientôt émis contre les dirigeants de l’occupation.
Le même expert a souligné que même si elles n’étaient pas exécutées, ces décisions resteront imprescriptibles et auront un impact sur la création de l’Etat palestinien sur les frontières de 1967, avec El-Qods pour capitale, conformément aux chartes et résolutions internationales pertinentes.
L’intervenant a, par ailleurs, salué les efforts de l’Algérie au Conseil de sécurité et à l’Assemblée générale des Nations Unies, ainsi que ses démarches visant à poursuivre l’occupation sioniste pour ses crimes. « Le rôle de l’Algérie est remarquable et nous lui en sommes reconnaissants. Le peuple palestinien l’apprécie grandement », a-t-il dit.
L’Algérie contribue grandement au renforcement de la légitimité juridique de la lutte palestinienne
De son côté, le professeur de droit international à l’Université d’Alger, Boubaker Abdelkader a mis en avant les importantes réalisations de la cause palestinienne sur le plan international, notamment la reconnaissance pour la première fois du droit du peuple palestinien à l’autodétermination et à l’établissement de son Etat.
La réalisation juridique est le plus grand acquis dans cette guerre inique, car l’occupant sioniste tentait, à travers les massacres commis, de réduire la cause palestinienne à l’aspect humanitaire en occultant le droit des palestiniens à l’autodétermination, a-t-il fait observer.
Ces réalisations ne viennent pas du néant. L’Algérie y a grandement contribué, a-t-il soutenu, rappelant que le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, avait fait de la cause palestinienne une priorité absolue, malgré tous les défis, notamment les accords de normalisation avec l’entité sioniste.
« La position de l’Algérie a été remarquable, preuve en est la reconnaissance internationale de son rôle, y compris par l’autorité palestinienne et la résistance, un rôle exceptionnel dont elle s’est distinguée de tous les pays arabes et musulmans », a-t-il affirmé, soulignant que « l’Algérie a réussi à consacrer le récit palestinien et à battre en brèche le narratif victimaire de l’occupant sioniste devant la communauté internationale ».
De son côté, le professeur en droit international et membre des associations américaine et européenne du droit international, Mohamed Mahmoud Mahran, est revenu sur le tournant juridique majeur en faveur de la cause palestinienne sur la scène internationale, le qualifiant de « grande victoire juridique ». Même si l’occupant sioniste ne les respecte pas pleinement, ces décisions exercent une pression internationale qui a vocation à renforcer la position juridique palestinienne, a-t-il considéré.
M. Mahran a, dans ce contexte, salué le rôle actif de l’Algérie en soutien à l’avis consultatif de la CIJ sur les conséquences juridiques de l’occupation et l’appui diplomatique et juridique qu’elle a apporté à l’action intentée par l’Afrique du Sud contre l’entité sioniste pour génocide, estimant que « les efforts de l’Algérie contribuent grandement au renforcement de la légitimité juridique de la lutte palestinienne ».
Après la réalisation de tous ces acquis juridiques, qui consacrent le droit du peuple palestinien à l’établissements de son Etat indépendant, le plus important reste de contraindre l’occupation à appliquer ces décisions pour réfréner ses visées coloniales.