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​Des organisations marocaines lancent un appel au peuple pour unifier les efforts face aux graves atteintes aux droits par le Makhzen 

RABAT – Des organisations politiques, syndicales et de défense des droits de l’homme au Maroc ont lancé un appel au peuple marocain pour unir les efforts face à l’entêtement du gouvernement et aux atteintes graves et sans précédent du Makhzen à ses droits et acquis, dénonçant « l’impasse politique et la régression inquiétante des libertés démocratiques, laissant libre cours à la corruption et à l’autoritarisme ».

Le bureau politique du parti de la Voie démocratique travailliste a affirmé, dans un communiqué, que « le Makhzen continue de faire porter le poids de la crise économique et politique à la classe ouvrière et aux masses populaires, en renforçant la dépendance et en adoptant des politiques antisociales, à travers la répression pour faire taire les voix de l’opposition en interdisant leurs organisations afin de faire passer des projets régressifs tels que la loi restrictive sur la grève ».

Selon le communiqué, le régime marocain « poursuit également la destruction des acquis en matière de retraite, la révision du code du travail en faveur du secteur privé, le démantèlement de la fonction publique, la cession des terres collectives à la mafia capitaliste locale et étrangère, y compris sioniste, ainsi que l’épuisement des nappes phréatiques, la libéralisation des prix des biens et services essentiels et l’anéantissement des services publics dans les domaines de la santé, de l’éducation, du logement et de l’emploi, tout en affectant gravement le pouvoir d’achat des Marocains ».

Ces facteurs, ajoute le communiqué, contribueront à « la dégradation des conditions socio-économiques de la classe ouvrière et des masses populaires à la lumière de la stagnation économique, l’inflation, la hausse de l’endettement, la rente, le monopole, la spéculation et la corruption. Il s’agit également de l’impasse politique et de la régression inquiétante des libertés démocratiques à travers la répression, les poursuites judiciaires, les procès fantoches et le blackout, laissant libre cours à la corruption et à l’autoritarisme ».

Le même parti considère que le dernier remaniement ministériel n’est qu’une piètre mise en scène du Makhzen pour masquer la profondeur de la crise politique, économique, sociale et culturelle qui ronge le pays, aggravant la corruption, la tyrannie, et la normalisation et portant atteinte à la souveraineté nationale, y compris la souveraineté alimentaire.

Le parti a également appelé à la libération de tous les détenus politiques au Maroc et à « l’unification des efforts pour faire face aux projets destructeurs du Makhzen dont le projet de loi visant à restreindre et criminaliser le droit à la grève, et pour défendre les acquis de la classe ouvrière marocaine et de la fonction publique en matière de retraite et des droits des travailleurs tant au niveau national qu’international ».

 

Appel à une forte mobilisation de protestation dimanche prochain à Rabat

 

En conclusion, le parti de la Voie démocratique travailliste, a appelé à une forte mobilisation au rassemblement de protestation prévu dimanche 3 novembre, devant le siège du Parlement à Rabat, pour rejeter ce projet liberticide et s’opposer à la normalisation avec l’entité sioniste et sa criminalisation.

De son côté, l’Union nationale du travail au Maroc (UNTM) (regroupant plusieurs organisations syndicales), a appelé ses militants, ainsi que l’ensemble de la classe ouvrière et les partenaires sociaux concernés à se préparer à faire face à l’obstination du gouvernement dans sa tentative de faire passer le projet de la loi sur la grève, afin de défendre les travailleurs marocains et leur droit constitutionnel à la grève.

L’union syndicale s’est dite « très étonnée » par l’obstination du gouvernement à engager un débat exhaustif sur le projet de loi sur la grève, en le programmant pour la séance de jeudi, consacrée au débat du projet de budget du ministère de l’Inclusion économique au titre de l’exercice 2025.

« Il s’agit d’un manquement irresponsable aux engagements pris préalablement par le gouvernement au sein des institutions constitutionnelles (Parlement) et d’une fuite en avant qui va à l’encontre de l’approche participative et porte une grave atteinte aux organes de médiation et au travail syndical sérieux et responsable, ce qui dénote une consécration de la logique de la majorité gouvernementale dominante, en prévision de l’adoption de ce projet en dehors de la table de dialogue avec les syndicats », a dénoncé la même organisation.

Enfin, l’UNTM a appelé le gouvernement à revenir sur cette programmation et à remettre le projet de loi régissant le droit de grève sur la table des négociations avec les partenaires sociaux concernés, soulignant l’impérative adoption de la loi sur les syndicats, ainsi que la révision de l’arsenal juridique relatif aux élections des salariés.

Dans un précédent communiqué, l’Association marocaine des droits humains (AMDH) a lancé un appel à toutes les organisations démocratiques, politiques, syndicales, associatives, de femme, de jeunesse et des droits de l’Homme, ainsi qu’aux comités de soutien aux détenus politiques au royaume pour unir leurs efforts et intensifier la lutte, en vue d’obtenir la libération de tous les détenus politiques et d’opinion, des journalistes et des blogueurs, et de mettre fin aux arrestations politiques.

Elle a également appelé au « respect du droit du peuple marocain à déterminer son avenir politique, économique et culturel, à mettre en place des politiques qui répondent aux véritables besoins des citoyens et citoyennes et au respect par l’Etat de ses engagements internationaux en matière de démocratie et de droits humains ».

 

 

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