El-Meniaa: les dattes « M’naguer », une source de revenus pour de nombreuses familles
EL-MENIAA – Les dattes « M’naguer » (primeurs de dattes) ayant fait leur apparition depuis la mi-juillet dans le Sud du pays, constitue une source de revenus pour de nombreuses familles de la wilaya d’El-Meniaa qui s‘adonnent en cette période à la cueillette et la vente de ce fruit de saison.
De couleur dorée mouchetée de marron, cette datte précoce, fraichement cueillie et consommée pour son gout et saveur légèrement mielleuse, est étalée dans les marchés locaux de proximité et d’autres espaces improvisés pour la circonstance à des prix qui ont baissé de 600 DA/Kg, à son apparition, à 300, voire 200 DA/kg ces jours-ci, en fonction de la qualité et de la maturité du fruit.
Très prisées par la population locale, ces dattes précoces, souvent offertes comme cadeau aux proches et amis, constituent une source vivrière pour de nombreuses familles et une entrée financière supplémentaire pour des propriétaires de palmiers.
A titre d’illustration, Cheikh Boubekeur, travailleur dans le secteur public, affirme exploiter cette période estivale pour renforcer ces recettes et subvenir à certaines dépenses, grâce à la vente d’une quantité importante de M’naguer issus d’une dizaine de ses palmiers de variétés Ghars et Deglet-Nour.
Augurant d’une bonne récolte de dattes pouvant atteindre un quintal et demi par palmier, Cheikh Boubekeur explique que cette production prévisionnelle est le fruit de l’intérêt accordé à cette richesse phœnicicole et à l’entretien régulier qu’il lui consacre, depuis l’irrigation, le traitement phytosanitaire, l’élagage, la pollinisation jusqu’à la cueillette.
Pour sa part, Ahmed Allane, un ancien vendeur de dattes et dérivés, installé au marché de la ville d’El-Meniaa, a fait savoir qu’il commence à accueillir, dès l’apparition des premières dattes, d’importantes quantités de ce produit de la part des agriculteurs et propriétaires de palmeraies familiales, qu’il revend aux clients venant même d’autres wilayas.
Le M’naguer, produit local en quête de préservation
Ahmed Allane regrette, cependant, la disparition ces dernières années des marchés, de certaines variétés de dattes, appelant, pour cela, les agriculteurs et phoeniciculteurs à œuvrer à la revivification de cette richesse, à l’instar des variétés Boumekhlouf, Cheikh, El-Khadraya et El-Hamraya.
Un état de fait qu’il explique par l’indifférence et le délaissement manifestés surtout par les nouvelles générations à l’égard de cette richesse et l’absence d’opérations de rajeunissement des effectifs phoenicicoles séniles.
M. Allane, a appelé, à ce titre, à ne pas se limiter à la culture des variétés Ghars et Deglet Nour, à encourager l’agriculteur à œuvrer à la renaissance des variétés éteintes, et à envisager la création d’une structure de préservation du patrimoine phœnicicole ainsi que des exploitations agricoles de développement de ces espèces, en vue de protéger le patrimoine végétal de la région.