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La bonne organisation de la Révolution de libération a fait résonné son écho à travers la presse internationale

ALGER – La bonne organisation de la Glorieuse Révolution de libération et la stratégie de communication adoptée par ses dirigeants ont contribué à faire résonner son écho dans la presse internationale, favorisant ainsi l’internationalisation de la question algérienne, ont affirmé des chercheurs et universitaires lors du Forum de la Mémoire organisé, samedi, par l’Agence Algérie presse service (APS).

S’exprimant lors du forum ayant abordé le thème: « L’écho du déclenchement de la Glorieuse Révolution de Libération dans la presse internationale », le président de la Commission algérienne Histoire et Mémoire, Lahcen Zeghidi, a affirmé que la portée internationale de la Révolution de libération s’est manifestée dès les deux premières semaines suivant son déclenchement, en raison de l’ampleur de l’écho qu’elle a suscité et de la position de l’Algérie et les convoitises qu’elle suscitait à l’époque, outre l’effet de surprise engendré par une préparation minutieuse et secrète pour l’action armée, a-t-il dit.

Après avoir rappelé les différentes approches des médias internationaux quant au déclenchement de la Révolution, M. Zeghidi a souligné que ce sujet méritait davantage d’attention dans les recherches académiques.

Il a salué, dans ce sens, l’APS pour avoir initié cette question au débat, rappelant que l’Agence, fondée en 1961 en pleine lutte armée, demeure « la gardienne fidèle de la Mémoire nationale, jouant un rôle historique et poursuivant sa mission jusqu’à ce jour ».

Pour sa part, Pr Abdelhamid Sahel, enseignant à la Faculté des sciences de l’information et de la communication de l’Université d’Alger 3, a analysé le traitement médiatique du déclenchement de la Révolution du 1er Novembre 1954 par la presse occidentale et arabe. Il a souligné que « les premières manchettes des journaux mondiaux reflétaient des interprétations erronées alignées sur les positions du colonialisme français », décrivant « les événements comme des actes terroristes et subversifs », tandis que les moudjahidine étaient qualifiés de « hors-la-loi et de membres de gangs ». 

Il a expliqué que les médias étrangers dépendaient des informations relayées par l’Agence France-Presse (AFP) et d’autres médias français en général, dont l’objectif était de « dissocier la Révolution du peuple algérien, en promouvant la thèse du complot étranger » « La presse française rapportait le discours officiel du système colonial qui interdisait de diffuser les informations relatives aux opérations de torture, aux disparitions forcées et aux massacres des civils », d’autant plus qu’il était strictement interdit d’utiliser le terme « Algériens » qui a été substitué par « les français musulmans », a-t-il relevé.

« Au fil du temps et face à la montée en puissance de la Révolution ainsi qu’aux révélations sur les crimes de la France coloniale, certains médias occidentaux ont commencé à exposer les pratiques de torture, d’exécutions sommaires et de disparitions forcées … ».

Les médias arabes, en revanche, ont joué un rôle crucial dans la défense de la cause du peuple algérien. Grâce aux activités des bureaux du FLN dans ces pays, ces médias ont contesté la propagande coloniale française, a-t-il dit.

Un exemple marquant est celui de la Radio Sawt El Arab, première à annoncer le déclenchement de Révolution avec ces mots: « l’Algérie ouvre un nouveau chapitre de dignité, d’honneur et de fierté ».

Des intellectuels arabes, comme l’écrivain Abbas Mahmoud Al-Akkad, ont également contribué à la cause algérienne, ce dernier publiant un article dans le quotidien égyptien « Akhbar El-Yawm », intitulé: « l’Algérie, entre la Mecque et Paris », où il décrivait la Révolution comme une leçon pour les colonisateurs.

Pour sa part, l’enseignante à la Faculté des sciences de l’information et de la communication de l’Université d’Alger 3, Bouzifi Ouahiba, a abordé les dimensions politiques, humaines, diplomatiques et juridiques du traitement médiatique de la Révolution. Elle a relevé l’évolution de positions des médias occidentaux, passant de l’alignement sur le colonialisme à un soutien à la Révolution. 

La stratégie médiatique et diplomatique des dirigeants de la Révolution a permis d’utiliser les médias internationaux pour l’internalisation de la cause algérienne, en exécution des règles du Congrès de la Soummam qui a consacré une grande partie de ses travaux à la question de l’information révolutionnaire en soutien à l’action politique et militaire, a-t-telle estimé.

Le recteur de l’Université d’Alger 3, Pr Khaled Rouaski, a mis en avant l’importance du sujet du sujet abordé dans ce Forum, affirmant la nécessité de créer un laboratoire au niveau de la faculté des sciences de l’information et de la communication pour aborder le dossier de la mémoire, notamment en ce qui concerne la Révolution de libération et l’ensemble de ses aspects médiatiques, politiques et diplomatiques.

Le Directeur général de l’APS, M. Samir Gaid, a affirmé, dans son allocution à cette occasion, que l’organisation de cette édition du Forum de la Mémoire s’inscrit dans le cadre « d’une idée convenue en partenariat avec l’Université d’Alger 3, avec laquelle nous avons une convention de coopération à caractère stratégique », ajoutant que ce Forum fait partie « de l’ouverture de l’Agence sur le milieu académique et ses efforts de réaliser plusieurs objectifs, et qu’il représente le point de départ pour instaurer un débat portant sur le traitement médiatique de la glorieuse Révolution de libération ».

Il a également souligné que le Forum de la Mémoire, organisé par l’APS, « se concentre exclusivement sur la question de la mémoire et s’inscrit dans les efforts de l’Etat pour valoriser cette mémoire conformément à la politique du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, qui a accordé une place de choix à la mémoire nationale dans la politique générale du pays ».

Le DG de l’APS a précisé que le choix du thème du Forum vise à « revisiter les faits du déclenchement de la Révolution et à ouvrir la voie à l’étude d’autres sujets liés à ce thème », soulignant qu' »une lecture de la façon dont les médias internationaux ont traité le déclenchement de la Révolution nous permet de reconsidérer les relations entre l’Algérie et les différentes nations du monde à cette époque de l’histoire ».

 

  

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