La date du 1er novembre 1954 a conforté les éléments de succès et l’unité des rangs
ALGER – La nuit du 1er novembre 1954 a reflété l’attachement du peuple algérien au sacrifice pour sa patrie, après avoir laissé l’étincelle de la résistance allumée pendant plus d’un siècle d’occupation. Cette révolution a été couronnée de succès grâce à des éléments de réussite tels que la bonne gestion, l’unité et l’intégration populaire, ont affirmé des historiens à l’APS.
L’historien Amar Rekhila a expliqué que la nuit du 1er novembre comprenait de puissants symboles reflétant la détermination de mettre fin à une souffrance qui avait duré plus d’un siècle, une détermination qui a affirmé l’attachement populaire à la résistance, ayant fait plusieurs chouhada dans les rangs des Algériens pour maintenir la flamme de la lutte allumée.
Les héros de la Révolution algérienne ont réussi à créer la surprise, qui est un facteur essentiel dans les révolutions, après avoir surpris le monde et les forces coloniales qui avaient œuvré à consolider leurs positions pendant des décennies par différents moyens, en répondant à l’injustice et au déséquilibre perpétrés par un monde après la seconde Guerre mondiale en déclenchant la Révolution.
Le même intervenant a souligné le rôle de la Révolution à cette époque précise, en sortant la région arabe de son état de stagnation, après avoir réussi à retourner la situation grâce à la dimension libératrice qu’elle a suscitée, dans l’objectif de la sortir des accords internationaux vers la réalité et d’affirmer la nécessité de s’y conformer en accordant aux peuples colonisés leur droit à l’autodétermination.
Sur le plan interne, le facteur unificateur apparait comme un facteur remarquable qui reflète le génie des artisans de la Révolution de libération et leur lecture attentive de la scène algérienne de l’époque, après qu’ils ont voulu dépasser tout ce qui existait et se sont adressés à chaque membre du peuple, comme étant des Algériens uniquement, et les ont invité à rejoindre les rangs de la Guerre de libération, sans aucune distinction fondée sur l’appartenance politique.
Dans ce contexte, l’historien et enseignant à l’université de Médéa, Mouloud Grine, a indiqué que les artisans de la Révolution ont réussi à exploiter les fondements de la pensée libérale, et les ont incarnés par divers moyens et dans diverses occasions.
Il a ajouté que la communication avait un grand impact sur l’interaction avec le peuple, que ce soit à travers les déclarations (notamment celle du 1er Novembre), les tracts et les médias à travers : « Sawt El Arab », le journal de la résistance, le quotidien El Moudjahid et la radio de l’Algérie libre.
En revanche, l’administration coloniale s’est pleinement investie pour tenter d’influencer le peuple algérien, à travers les projets successifs de De Gaulle. Cependant, le peuple a confirmé son unité de rang avec le Front de libération nationale à différents niveaux, a-t-il rappelé, citant par la même les attaques du Nord-constantinois du 20 août 1955, qui ont permis de desserrer l’étau sur les Aurès et ont donné un second souffle à la Révolution, mais également la grève des 8 jours (28 janvier – 4 février 1957) qui a eu un grand écho auprès des médias, ainsi que les manifestations du 11 décembre 1960 par le biais desquelles le peuple a renouvelé son refus de toute proposition autre que l’indépendance totale, sans omettre de citer les manifestations d’Ouargla du 27 février 1962 qui confirmé l’unité territoriale, et les manifestations du 17 octobre 1961 grâce auxquels la diaspora a unifié sa voix avec le Front de Libération National (FLN), en tant qu’étapes historiques d’importance majeure ayant contribué à assoir le caractère populaire de la Guerre de libération nationale.
M. Mahfoud Achour, enseignant d’histoire à l’université de Blida, a pour sa part souligné que tout ce qu’a enduré le peuple algérien jadis se reproduit aujourd’hui en Palestine, en matière de crimes génocidaires et d’utilisations d’armes internationalement prohibées, insistant sur le fait que l’envahisseur raciste a toujours usé des mêmes stratagèmes dans l’oppression des peuples et leur privations de libertés.