La protection des humanitaires et du personnel de l’ONU, une responsabilité morale et un impératif
NEW YORK (ONU)- L’Algérie a affirmé, mardi depuis New York, que la protection des travailleurs humanitaires et du personnel de l’ONU en période de conflit était une responsabilité morale, mais aussi un « impératif » pour la paix et la sécurité internationales, appelant le Conseil de sécurité à prendre des mesures concrètes pour garantir la mise en œuvre effective des recommandations y afférentes contenues dans le rapport du Secrétaire général des Nations Unies.
Intervenant lors d’une séance du Conseil de sécurité sur le thème « Protection des civils en période de conflit armé », le Représentant permanent adjoint de l’Algérie auprès des Nations Unies, Nassim Gaouaoui, a précisé que « la protection des travailleurs humanitaires et du personnel de l’ONU est une responsabilité morale, mais aussi un impératif pour garantir la continuité du travail humanitaire, qui contribue à la paix et à la sécurité internationales », d’où la nécessité pour le Conseil de sécurité, a-t-il dit, de « prendre des mesures concrètes pour appuyer et garantir la mise en œuvre effective des recommandations y afférentes contenues dans le rapport du Secrétaire général des Nations Unies ».
Le diplomate algérien a souligné que l’adoption de la résolution 2730 du Conseil de sécurité « est intervenue à un moment critique où les travailleurs humanitaires et le personnel de l’ONU sont confrontés à des défis sans précédent en raison de l’augmentation des attaques systématiques à leur encontre, notamment à Ghaza et au Liban », indiquant que l’entité sioniste avait inscrit son nom comme l’entité responsable du « plus grand nombre d’atteintes » à l’intégrité et à la sécurité des travailleurs humanitaires enregistrées dans l’histoire.
A noter que le Conseil de sécurité avait adopté, en mai dernier, la résolution 2730, qui prie le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, de présenter des recommandations sur les mesures à prendre pour prévenir les incidents contre les travailleurs humanitaires, amener les auteurs à répondre de leurs actes et améliorer la protection du personnel humanitaire ».
Gaouaoui a souligné que la réunion d’aujourd’hui était l’occasion de renforcer l’engagement international en faveur de la protection des travailleurs humanitaires et du personnel de l’ONU car « ils représentent une bouée de sauvetage pour des millions de personnes qui dépendent de l’aide humanitaire pour leur survie », ajoutant que leur protection et la garantie d’un environnement sécurisé pour leur travail « sont une responsabilité collective nécessitant des efforts concertés à tous les niveaux et de la part de tous les acteurs internationaux », tout en précisant que « le Conseil de sécurité porte une responsabilité particulière à cet effet ».
Dans ce sillage, le diplomate algérien a passé en revue les principaux points à garantir pour atteindre « l’objectif ultime » : assurer la protection nécessaire aux travailleurs humanitaires et soutenir leurs efforts.
« Il s’agit de respecter le droit international et d’amener les auteurs d’attaques contre les travailleurs humanitaires et les installations onusiennes à répondre de leurs actes, qui constituent des crimes de guerre au regard du droit international humanitaire », a-t-il détaillé.
Il a, en outre, mis l’accent sur « la nécessité pour les Etats membres de respecter leurs engagements conformément aux Conventions de Genève et à leurs protocoles additionnels ». « Nous appelons à renforcer les mécanismes nationaux de surveillance du respect du droit international humanitaire et à garantir des enquêtes transparentes et indépendantes sur chaque violation documentée », a-t-il soutenu.
Le deuxième point évoqué par M. Gaouaoui concerne la « facilitation de l’accès humanitaire et le respect des principes humanitaires, car tous les Etats doivent simplifier les procédures et assurer une protection spéciale aux travailleurs humanitaires, y compris des exemptions et des facilitations logistiques, outre l’inclusion d’exceptions humanitaires explicites dans les législations nationales de lutte contre le terrorisme ».
La lutte contre la désinformation est le troisième point évoqué par le diplomate, qui a relevé que les campagnes de désinformation « sapent la confiance des communautés locales envers le travail humanitaire, ce qui accentue les risques pour les travailleurs », insistant sur l’impératif de contrer ce phénomène à travers la diffusion d’informations précises et l’imposition de sanctions aux responsables de la diffusion de discours haineux ciblant les travailleurs humanitaires et mettant ainsi leur vie en danger.
L’introduction de mesures de sûreté dans le mandat des missions onusiennes est le quatrième point évoqué par M. Gaouaoui, qui a expliqué, à ce propos, que « l’escalade des menaces exige une révision complète des mesures de sûreté et leur intégration dans toutes les missions adoptées par le Conseil de sécurité ».
« Nous devons garantir les capacités de sécurité nécessaires pour protéger le personnel lors des missions effectuées dans des milieux à haut risque, qu’il s’agisse des missions de maintien de la paix ou des opérations humanitaires », a-t-il affirmé.