La Rencontre sur l’investissement dans les cultures stratégiques: les superficies pouvant attirer les projets avoisinent les 1,5 million d’hectares dans le sud
NAAMA – Le potentiel foncier pouvant être mis en valeur et attirer des projets d’investissement intégrés dans le sud s’élève à 1,5 million d’hectares, et ce, après avoir examiné les études techniques et les cartes réalisées par les différents services compétents en vue de déterminer les périmètres pouvant accueillir des projets d’investissement intégrés.
Ces déclarations ont été faites, samedi, par le ministre de l’Agriculture et du Développement rural,Youcef Cherfa, à l’occasion de la Rencontre nationale sur les perspectives d’investissement dans les cultures stratégiques et la valorisation des races locales, organisée par la wilaya de Naâma sous le haut patronage du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, et sous l’égide des ministères de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, et de l’Agriculture et du Développement rural, en présence de membres du Gouvernement, de walis, ainsi que de représentants d’organisations patronales, d’agriculteurs et de professionnels.
Le foncier agricole est incontournable pour la concrétisation du Plan « découlant des engagements et des orientations du président de la République », visant à répondre aux besoins alimentaires, notamment ceux de large consommation et à renforcer, ainsi, la sécurité alimentaire, a soutenu M. Cherfa Le ministère de l’Agriculture s’emploie à mettre à disposition les assiettes foncières nécessaires à la réalisation des projets d’investissement intégrés dans les wilayas du sud, a souligné M. Cherfa, précisant qu’à ce titre « quelque 450.000 hectares ont été transférés à ce jour à l’Office de développement de l’agriculture industrielle en terres sahariennes (ODAS), répartie sur 54 périmètres, dont 46 ont été cédés à des opérateurs ».
Lors de son intervention, le ministre de l’Hydraulique, Taha Derbal, a mis en avant la contribution de son secteur à la mis en œuvre du Plan stratégique pour la réalisation des sécurités hydrique et alimentaire.
Pour sa part, le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, a évoqué les études élaborées par son département ministériel, relatives à la création d’unités de transformation et de projets d’investissement intégrés dans les régions du sud et des Hauts-plateaux, qui concernent l’appui et l’incitation des investissements dans le domaine de filage de la laine, de l’investissement dans l’activité de tannage, de la création des unités de production laitière, ainsi que la fabrication d’engins mécaniques pour l’Agriculture et notamment le développement des méthodes d’irrigation.
La ministre de l’Environnement et des Energies renouvelables, Fazia Dahleb a révélé, à cette occasion, le lancement par son département d’un programme pour l’installation des stations d’énergie solaire dédiées aux agriculteurs et investisseurs activant dans les cultures stratégiques pour l’irrigation de 3.000 hectares de terres loin du réseau électrique.
Dans son intervention, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Brahim Merad a estimé que l’organisation de cette Rencontre nationale dans l’une des wilayas des Hauts Plateaux, en présence de plusieurs membres du Gouvernement et de cadres supérieurs de l’Etat, de chercheurs et d’opérateurs économiques, scellait la rupture définitive avec les anciens modèles, où de telles rencontres étaient l’apanage de quelques wilayas avec une approche horizontale qui ne tenait pas compte des spécificités locales.
Pour sa part, le président de l’Union nationale des paysans algériens (UNPA), Abdellatif Dilmi a souligné l’importance des mesures prises par l’Etat à l’effet d’accompagner les agriculteurs, rappelant que le Président de la République avait mis en place une véritable base pour le fonctionnement du secteur grâce à l’introduction de la numérisation.
De son côté, le président de la Chambre nationale des agriculteurs, Mohamed Yazid Hambli a mis en exergue les opportunités d’investissement offertes à la wilaya de Naama, insistant sur l’impératif de développer les systèmes de production.
Appelant à la préservation de la race ovine « Deghma », le président de la Fédération nationale des éleveurs, Djilali Azzaoui a relevé que la baisse du nombre de cheptels de cette race était due, en premier lieu, à la baisse de la pluviométrie ce qui a impacté les pâturages.
Les participants ont mis l’accent sur l’importance de préserver les caractéristiques génétiques de la race locale « Deghma » pour assurer sa reproduction.
Le Directeur général du Centre national d’insémination artificielle et de l’amélioration génétique de Bir Touta, Chaabane Choukri a, pour sa part, souligné l’importance de créer une banque de gènes pour la congélation du sperme de la race Deghma et sa fourniture aux éleveurs, et d’établir un programme de formation spécial pour les éleveurs lié à la gestion de la reproduction de cette race.
Les interventions des chercheurs autour de cet aspect ont axé sur l’importance de valoriser cette race à travers la concrétisation d’un plan d’action à court terme d’ouverture de laboratoires à Naâma, Saïda, El Bayadh et Tlemcen.
Les conférenciers ont formulé une série de recommandations, à savoir la création de nouvelles assiettes foncières dédiées aux projets stratégiques, l’assainissement et la récupération des terres inexploitées en vue de les remettre aux véritables investisseurs et le renforcement des projets relatifs aux infrastructures, aux industries manufacturières et au stockage pour la valorisation du produit agricole local.
Ils ont appelé également à redoubler d’efforts pour finaliser les actes de propriété aux véritables investisseurs dans le cadre du programme de l’accession à la propriété foncière ainsi que les contrats de concession aux bénéficiaires d’un foncier agricole.
Les participants ont aussi appelé à favoriser et accompagner les projets intégrés dont le développement des races locales créatrices de richesse et de postes d’emploi tout en accélérant l’élaboration du plan national de protection et de développement des races locales.
Il s’agit, d’après les participants, d’élaborer un cadre règlementaire relatif à la création d’un système d’identification de la richesse animale, d’œuvrer au développement et à la valorisation de la race « Deghma » et d’en créer un label outre la création d’une ferme pilote spécialisée dans l’élevage de cette race.
Dans le même contexte, un contrat de concession a été remis, ce jour, en marge de la rencontre nationale, au profit d’un investisseur privé, qui réalisera un projet de transformation du papier, sur une superficie totale de 30 hectares, et ce, au niveau de la zone industrielle de Harchaia dans la wilaya de Naâma.
Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural a signé, à cette occasion, une convention-cadre avec le Conseil du renouveau économique algérien (CREA) pour la promotion et la relance de l’agriculture algérienne à travers la dynamisation des projets d’investissement agricole ayant un caractère stratégique.