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​L’agression sioniste contre le patrimoine: l’occupation cherche à effacer l’identité palestinienne 

ALGER – Le patrimoine culturel palestinien subit, dans le contexte de l’agression sioniste continue contre la bande de Ghaza, la Cisjordanie occupée et El Qods-Est, une attaque féroce menaçant l’essence même de l’identité palestinienne et son histoire ancienne.

Cette agression ne se limite pas à la destruction matérielle des infrastructures, mais va au-delà en visant l’existence culturelle palestinienne sous toutes ses formes, dans une tentative d’effacer ses marques et d’annuler sa présence historique.

Dans ce contexte des violations graves du patrimoine culturel palestinien, Mourad Soudani, Secrétaire Général de l’Union des Ecrivains et Littérateurs Palestiniens, a déclaré à l’APS que l’occupation sioniste cible le patrimoine palestinien de manière systématique dans le but d’effacer la mémoire et l’identité culturelle du peuple.

Il a affirmé que ces « altérations » culturelles ne sont pas aléatoires, mais s’inscrivent dans un plan visant à miner l’histoire palestinienne, en tentant d’agir sur la conscience collective et le patrimoine pour les remplacer par des récits mensongers.

Concernant la destruction de tout ce qui est patrimoine depuis le début de l’agression sioniste contre la bande de Ghaza, la Cisjordanie occupée et El Qods-Est, M. Soudani a précisé que les forces d’occupation ont ciblé, au cours des quatre premiers mois de la guerre génocidaire, plus de 44 écrivains palestiniens, dont la plupart sont membres de l’Union des Ecrivains et Littérateurs, en plus de l’assassinat de plus de 100 académiciens et penseurs.

Il a considéré que l’attaque contre les écrivains et les universitaires fait partie des tentatives de l’occupation pour détruire la pensée et la mémoire palestiniennes, relevant que les attaques ne se sont pas arrêtées là, mais ont également touché les centres et les institutions culturels et éducatifs dans la bande de Ghaza.

En effet, 32 institutions culturelles ont été détruites, ainsi que 12 musées palestiniens, causant des dommages à plus de 2100 pièces de broderie et vêtements traditionnels. Les bibliothèques publiques ont également été ciblées, avec la destruction de neuf bibliothèques à Ghaza, en plus de huit maisons d’édition.

Dans le même esprit, M. Soudani a souligné que l’occupation a également ciblé les bâtiments chargés d’histoire dans la ville de Ghaza, où plus de 195 ont été partiellement ou totalement détruits. Il a aussi évoqué les tentatives continues de l’occupation de s’approprier les symboles culturels palestiniens, tels que les plats populaires, la danse traditionnelle (dabkeh) et le keffieh palestinien, rappelant que certaines « personnalités » sionistes ont même porté des vêtements traditionnels palestiniens et « travesti » la broderie du cru dans une tentative d’en revendiquer la propriété.

De son côté, Ashraf Abou Amer, Conseiller culturel à l’ambassade de la Palestine en Algérie, a expliqué que les Palestiniens sont confrontés à d’énormes défis pour préserver leur patrimoine, le principal étant la présence de l’occupation sioniste qui cherche, depuis des décennies, à « judaïser » les villes, les rues et les sites patrimoniaux, et à reformer leur identité historique.

Il a ajouté que les accords d’Oslo de 1993 ont également « contribué » à rendre plus difficile l’accès des Palestiniens à de nombreux sites patrimoniaux, notamment dans les zones sous contrôle direct de l’occupation. Ces restrictions entravent les efforts pour préserver le patrimoine palestinien et empêchent la possibilité de restaurer et protéger les sites archéologiques.

De plus, M. Abou Amer a souligné que le patrimoine palestinien souffre de l’absence de protection juridique internationale, le laissant vulnérable à la détérioration en raison des politiques de « judaïsation » et des violations de l’occupation, en l’absence de lois internationales claires protégeant les éléments du patrimoine matériel et immatériel.

Le manque de financement ajoute également à ce problème, car la préservation du patrimoine nécessite des efforts et des ressources considérables, mais les projets concernés souffrent souvent d’un manque de soutien financier, rendant difficile la mise en œuvre des plans et projets nécessaires pour protéger le patrimoine et assurer sa continuité pour les générations futures.

 

Résilience de la culture face aux tentatives de destruction du patrimoine

 

Dans le cadre des pratiques de l’entité Sioniste pour éradiquer la culture palestinienne et effacer son identité, M. Issa Qaraqe, ancien ministre des Prisonniers et des Libérés et actuel Président de la Bibliothèque Nationale Palestinienne, a affirmé que les colonies sionistes en Cisjordanie occupée représentent une menace majeure pour le patrimoine national.

Ces colonies englobent des terrains contenant des sites historiques et archéologiques, comme les sites de Sebastia et le tombeau du prophète Youcef à Naplouse, en plus de l’annexion du sanctuaire d’Ibrahim à El Khalil. Ces pratiques entraînent l’érosion du patrimoine palestinien et la modification de ses significations, regrette-t-on.

Il a poursuivi en déclarant : « depuis 1948, l’occupation a usurpé des artefacts palestiniens tels que les sarcophages cananéens et les manuscrits, les transférant à ses musées, ce qui a entravé les efforts de restitution de ces pièces archéologiques ».

Il a ajouté que l’agression sioniste a détruit une grande partie du patrimoine à Ghaza, Al-Qods occupée et Naplouse, y compris la destruction de bibliothèques universitaires et l’incendie de livres, nécessitant la documentation des dommages subis par les sites patrimoniaux après l’agression en utilisant des outils scientifiques précis et la présentation des informations aux forums internationaux pour demander des mesures juridiques.

Dans ce contexte, le Président de la Bibliothèque Nationale a affirmé que malgré les tentatives de l’occupation de supprimer le patrimoine, les Palestiniens continuent de transmettre leur héritage à travers les récits, les contes et l’histoire orale. Des efforts de documentation sont également déployés pour préserver le patrimoine immatériel tel que les métiers artisanaux, la cuisine traditionnelle et les vêtements populaires, à travers des institutions palestiniennes malgré les conditions difficiles imposées par l’occupation.

 

 

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