L’Algérie est « en train de progresser de manière tout à fait positive » sur le plan économique
ALGER- L’Algérie est « en train de progresser de manière tout à fait positive » sur le plan économique, avec des « chiffres qui parlent d’eux-mêmes », a indiqué samedi à Alger, le vice-président de la Banque mondiale (BM) pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), Ousmane Dione, félicitant les autorités du pays pour ces progrès.
« La situation économique de l’Algérie est bonne et saine (…) il est important de féliciter les autorités algériennes par rapport aux résultats qu’elles sont en train d’enregistrer (…) Il faut quand même reconnaitre que depuis 2021, l’économie algérienne a enregistré une reprise vigoureuse », a-t-il déclaré à l’émission « Débat politique » de la Chaine 3 de la Radio nationale.
« L’Algérie est en train de progresser de façon tout à fait positive …il faudra la féliciter pour ces progrès et l’inciter à continuer à aller de l’avant », a-t-il soutenu. Chiffres à l’appui, M. Diaone a notamment cité « un taux de croissance de 3,9% à 4% par an, réalisé par l’économie algérienne après l’épidémie de Covid, une croissance aujourd’hui mieux stabilisée et qui continue à croitre ».
Cette croissance, poursuit-il, est « soutenue, en large partie, par l’exportation des hydrocarbures », saluant aussi « l’effort constaté en termes de diversification, avec des recettes (hors hydrocarbures) ». Il a également fait observer « le solde positif de la balance courante depuis 2022 », et « la hausse des réserves de change de l’Algérie, pour se situer aujourd’hui à l’équivalent de 16 mois d’importations ».
==Une inflation maîtrisée et une politique sociale remarquable==
Quant au taux d’inflation, le vice-président de la BM estime que « la phase inflationniste a été bien maitrisée » en Algérie, faisant remarquer que « les prix sur le marché algérien sont beaucoup plus abordables comparés aux prix mondiaux ». La hausse du déficit budgétaire est d’ailleurs engendrée, soutient-il, par « les différentes interventions de l’Etat destinées à soutenir et à préserver le pouvoir d’achat des Algériens ».
Pour lui, cette politique sociale de l’Etat est « importante et intéressante dans le contexte mondial actuel où il n’y a pas beaucoup de pays qui peuvent se permettre d’investir autant pour soutenir le pouvoir d’achat de leurs populations ».
Parmi les multiples progrès réalisés par l’Algérie ces dernières années, M. Dione s’est notamment réjoui de « l’ouverture du marché, de la compétitivité, la stabilité macroéconomique, un cadre où les IDE se sentent de plus en plus à l’aise, le développement des infrastructures et le développement régulier de certain secteurs niches comme l’agriculture, le tourisme, le digital et les start-up. Il a également évoqué la qualité de la qualification des Algériens, notamment dans le secteur des hydrocarbures.
« Je viens d’ailleurs de rentrer ce matin de Hassi Messaoud, c’est dire combien l’Algérie nous tient à cœur et que son développement est une priorité (…) J’ai pu voir les investissements (énergétiques) extraordinaires et surtout la qualité technique des Algériens sur les différents champs d’hydrocarbures », a-t-il fait constater, saluant « un +Made in Algeria+ fondamentalement important ».
Le représentant de l’institution internationale a cependant attiré l’attention sur la nécessité de renforcer les efforts en matière de marketing et de communication sur ces progrès. « Les chiffres parlent d’eux-mêmes, mais il faut plus d’effort de marketing pour faire connaitre les progrès réalisés par l’Algérie. A titre d’exemple : de grandes performances ont été réalisées par le pays en matière de dessalement de l’eau de mer, des réalisations qui restent malheureusement inconnues par beaucoup de gens », a-t-il regretté.
Mettant, d’autre part, l’accent sur la place stratégique de l’Algérie en Afrique, M. Dione a invité le pays à exploiter sa position géographique pour pouvoir renforcer les échanges économiques, commerciaux et technologique avec les pays africains, afin de consolider sa position en termes d’exportation, d’attrait des investissements et des technologies nouvelles. Pour l’Afrique, l’Algérie « pourrait être non seulement un vecteur de progrès économique mais aussi d’attrait des IDE , de création d’emplois de qualité, tout en assurant la mission de diffusion de la technologie à travers le continent africain », a-t-il prédit.
Dans son rapport de suivi de la situation économique de l’Algérie pour l’automne 2024, la Banque mondiale a mis en avant « la solide performance économique » du pays, avec une croissance « robuste » au premier semestre, à 3,9%. Cette croissance est « diversifiée et soutenue par un secteur agricole résilient », avait souligné la BM dans son rapport, en précisant que l’Algérie a connu une « amélioration notable de la stabilité des prix, avec une inflation réduite à 4,3% sur les neuf premiers mois de 2024 ».