Le ciblage des hôpitaux par l’armée sioniste à Ghaza vise à opérer un nettoyage ethnique
NEW YORK (Nations unies) – L’entité sioniste, en ciblant les infrastructures de santé à Ghaza, vise à opérer un nettoyage ethnique et à pousser les Palestiniens à quitter leur terre, a affirmé vendredi, le Représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, Amar Bendjama qui a appelé le Conseil de sécurité à agir.
L’agression sioniste en cours contre le peuple palestinien, particulièrement à Ghaza, « a un objectif clair: pousser les Palestiniens hors de leur terre à travers une politique évidente de nettoyage ethnique.
L’un des piliers de cette politique est la destruction systématique du système sanitaire », a indiqué M. Bendjama lors d’une réunion consacrée à la situation au Moyen-Orient organisée à la demande de l’Algérie qui préside le Conseil de sécurité pour le mois de janvier.
Citant le rapport du Bureau des Nations unies des droits de l’Homme, publié le 31 décembre dernier, le diplomate a parlé de 136 frappes sionistes visant au moins 27 hôpitaux et 12 autres structures médicales occasionnant des dégâts considérables.
A Ghaza, 53% des hôpitaux sont totalement hors service, a-t-il signalé.
« Sur les 138 centres de premiers soins, seuls 6 restent encore totalement opérationnels. 130 ambulances ont été endommagées. Plus de 14000 patients nécessitent une évacuation médicale urgente à l’étranger, plus de 1000 travailleurs du secteur de la santé ont été tués. Des centaines (d’entre eux) ont subi la détention », a-t-il ajouté.
« Les ONG rapportent des cas de torture et de mauvais traitements contre le personnel médical. Selon l’ONU, plusieurs médecins sont morts alors qu’il étaient détenus par les autorités » sionistes, a-t-il poursuivi.
Les actions sionistes ciblant les services de santé essentiels et le personnel médical « s’apparentent à des tactiques génocidaires », a souligné Bendjama.
« Le 27 décembre, après plus de trois mois de siège et d’attaques répétées (…) les forces d’occupation sioniste ont envahi l’hôpital Kamal Adwan, la plus importante infrastructure sanitaire du Nord de Ghaza. L’hôpital a été ciblé par des snipers, des chars d’assaut et des drones, terrorisant les patients et le personnel médical », a rappelé l’intervenant.
Les actions de l’armée sioniste comprennent des actes de torture, d’exécutions, de destruction d’équipements médicaux vitaux et le déclenchement d’incendies ayant détruit des parties de l’hôpital, a-t-il ajouté. Les forces sionistes « ont cherché activement à fermer l’hôpital en le mettant complètement hors service », dira-t-il encore.
Il a tenu à préciser, en outre, que les actions de destruction menées par l’armée sioniste n’étaient dictées par aucune nécessité militaire. Il s’agissait plutôt d’une « volonté délibérée de priver le Nord de Ghaza des services de santé essentiels et de forcer la population à se déplacer ».
Il a indiqué, à ce propos, que la destruction délibérée d’infrastructures sanitaires pouvait constituer « un acte de punition collective considéré comme un crime de guerre, selon le droit international ».
Bendjama a cité, en outre, le protocole additionnel de la Convention de Genève et la résolution 2286 du Conseil de sécurité qui insistent sur la nécessité de protéger les personnels médicaux et les infrastructures sanitaires en période de conflits armés.
Pour justifier l’injustifiable, les autorités d’occupation sionistes ont dit que « les hôpitaux étaient utilisés à des fins militaires par des groupes armés palestiniens ». Il a cité, en réponse, le rapport du bureau des droits de l’Homme de l’ONU qui précise que ces allégations n’étaient pas étayées par des preuves et qu’elles avaient été contredites par des informations accessibles au grand public.
Bendjama a appelé à une enquête concernant l’agression sioniste ciblant les infrastructures sanitaires à Ghaza.
L’entité sioniste « agit comme si le droit international n’existait pas ou simplement qu’il ne s’appliquait pas à elle », a-t-il soutenu, assurant que la barbarie de l’entité sioniste était encouragées par un « sentiment d’impunité et d’immunité ». « Cette impunité doit cesser, cette immunité doit cesser », a-t-il tonné.
« Nous devons agir ensemble afin de mettre un terme à cette tragédie. Il est temps pour le Conseil de sécurité d’exiger un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent à Ghaza », a-t-il martelé.