Le Maroc a reconnu la RASD à plusieurs reprises
MADRID – La diplomatie marocaine a échoué dans sa tentative visant à exclure les représentants de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) de la réunion ministérielle de la TICAD, a indiqué lundi le journal espagnol « Elindependiente », soulignant que le régime du Makhzen a pourtant lui-même reconnu à plusieurs reprises l’existence de la RASD.
Dans un article paru sous le titre « Quand le Maroc reconnaissait la République sahraouie », le média espagnol est revenu sur le dernier camouflet infligé au régime du Makhzen lors de la réunion de la 9e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD) qui s’est tenue samedi et dimanche dans la capitale nippone.
Rappelant que cette rencontre a été entachée par la tentative d’un délégué marocain d’arracher l’indicatif de la République sahraouie au représentant sahraoui qui a provoqué la suspension de la réunion préparatoire de cette conférence, l’auteur de l’article, Francisco Carrion, a signalé que le communiqué final de la TICAD affirme le droit de tous les Etats membres de l’Union africaine (UA) -y compris la RASD donc- d’assister aux réunions.
Le journal espagnol a notamment battu en brèche les allégations mensongères des médias marocains selon lesquelles la RASD n’était pas invitée à la 9e conférence de la TICAD.
« Une photographie diffusée par le ministère japonais des Affaires étrangères montre le représentant sahraoui lors de la séance de clôture, avec son identification, comme le reste des Etats membres », précise « Elindependiente ».
« La diplomatie marocaine a échoué dans sa tentative d’exclure les représentants (de la RASD), territoire non autonome occupé par le Maroc et en attendant le processus de décolonisation, le dernier du continent africain », ajoute le journal.
D’autre part, l’auteur de l’article a souligné que le régime de Mohammed VI a reconnu publiquement la RASD, faisant savoir qu’il l’a fait en janvier 2017 comme étape préalable à son retour à l’UA après avoir quitté l’organisation panafricaine en 1984.
Pour son retour, poursuit le journal, « le Royaume du Maroc devait signer l’acte constitutif de l’Union africaine et, ce faisant, reconnaître tous ses Etats membres, dont la République arabe sahraouie démocratique ».
Il cite notamment le numéro 6359 du Journal officiel du Maroc, en date du 31 janvier 2017, facilement accessible sur le site Internet de la publication, notant qu’à la page 78, le document cite le « président de la RASD », parmi les membres de l’organisation.
Le journal espagnol a indiqué que ce n’est cependant pas la première fois que le Maroc reconnaît l’existence de la République sahraouie et que Hassan II, père de Mohammed VI, l’a fait en 1989 lorsqu’il a accepté la tenue d’un référendum d’autodétermination pour régler la question sahraouie.
L’acte fondateur de l’UA rappelle « les luttes héroïques menées par nos peuples et nos pays pour l’indépendance politique, la dignité humaine et l’émancipation économique (…) », et ses signataires s’engagent au « règlement pacifique des différends entre les Etats membres de l’UA par les moyens appropriés décidés par la Conférence de l’Union », souligne le document publié par le bulletin officiel du royaume.