Le PNR plaide pour une position considérant la République sahraouie et la République du Rif comme les deux dernières colonies en Afrique
ALGER – Le membre du Parti national rifain (PNR), Yuba El-Ghadioui, a appelé samedi à Alger, à l’occasion de la tenue de la première session de la Journée du Rif, à adopter une position considérant la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et la République du Rif comme étant les deux dernières colonies en Afrique.
Cette rencontre, organisée par le PNR sous le thème « la République du Rif et le droit de recouvrer l’indépendance », a vu la participation du ministre délégué du Gouvernement sud-africain, du président du Parti Al Jama-Ah, de parlementaires, ainsi que de représentants de partis politiques mozambicains soutenant la cause du Rif, de la République sahraouie et de partis politiques algériens.
Dans son allocution, M. El-Ghadioui a exhorté toutes les forces présentes et actives sur le continent africain à « soutenir le peuple rifain en proie à un génocide dans un silence international », appelant à « adopter une position considérant la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et la République du Rif comme étant les deux dernières colonies en Afrique ».
« Ces deux causes font partie de la lutte du continent africain et demeurent des plaies béantes pour l’Afrique, qui ne cicatriseront qu’avec leur indépendance », a-t-il dit.
Et d’ajouter que le peuple rifain « n’a jamais reconnu la souveraineté du régime marocain sur ses territoires », soutenant que « ce régime, qui est une création coloniale, s’est allié aux puissances coloniales pour assurer son maintien au pouvoir ». C’est aussi un régime qui s’est employé à « servir des agendas étrangers au détriment des peuples, comme l’illustre sa répression des Rifains et des Sahraouis », a-t-il poursuivi.
A cette occasion, M. El-Ghadioui a salué « les positions et principes constants de l’Algérie qui a toujours été la Mecque des révolutionnaires ».
Evoquant le contexte historique, l’orateur a rappelé que la République du Rif a été « la première République indépendante en Afrique du Nord, entre 1921 et 1926, sous la direction du président Mohamed Ben Abdelkrim El Khattabi, ce qui signifie qu’elle était une entité politique jouissant de la souveraineté et de l’indépendance, et qui n’a jamais été soumise au régime marocain, ce qui lui confère la légitimité historique et la légalité juridique pour revendiquer ce qui lui a été confisqué ».
Il a également souligné que « les revendications du peuple rifain à recouvrer son droit légitime à la souveraineté ne sont pas une tentative sécessionniste, car il n’a jamais cessé de revendiquer ses droits légitimes, d’autant plus qu’il s’agit d’un droit confisqué par la force, en connivence avec les puissances coloniales, à un peuple qui n’a jamais reconnu la souveraineté de ce régime implanté au cœur de l’Afrique au service des puissances coloniales ».
El-Ghadioui a souligné que le régime marocain, pour sa part, « n’a jamais considéré le peuple rifain comme faisant partie de son entité », citant « son alliance avec les forces coloniales et son soutien contre la République du Rif ».
De son côté, le ministre délégué auprès du Gouvernement sud-africain et président du Parti Al Jama-ah, Ganief Hendricks, a affirmé que « la République du Rif a été le premier pays africain à obtenir son indépendance, et elle œuvre aujourd’hui à la recouvrer », assurant que dans le parti, « ils redoubleront d’efforts pour soutenir ce processus ».
Pour sa part, le président du Parti indépendant du Mozambique, Yacub Sibinde, a souligné que leur lutte repose sur « la confirmation de la liberté des peuples, d’où leur soutien aux droits des peuples qui rejettent le colonialisme ».
Le responsable du département des cadres du Front Polisario, Andallah Abdel Fattah, a, lui, exprimé « la solidarité du Front Polisario avec le PNR dans sa lutte contre la colonisation imposée par le régime marocain ».