Le quai minéralier en construction au port d’Annaba: ligne de départ des exportations algériennes de phosphates et d’engrais
ANNABA – Le quai minéralier en cours de réalisation dans le port d’Annaba, dans le cadre du projet de phosphate intégré, constituera la « ligne de départ » des expéditions algériennes de produits miniers vers l’étranger, et participera activement à la diversification des exportations.
Lancé en travaux en 2024 pour constituer la pierre angulaire et l’aboutissement du projet d’extraction, de transformation et d’exportation des ressources minières de la région Est du pays, notamment celles de la mine de phosphate de Blad El Hadba, dans la wilaya de Tébessa, le quai minéralier d’Annaba représente un projet structurant de première importance.
En parallèle, une ligne de voie ferrée de 422 km est en construction pour être connectée à ce quai minéralier après avoir franchi les wilayas de Souk Ahras, de Guelma et de Skikda, afin d’acheminer, vers Annaba, le phosphate extrait et transformé, destiné à la production d’engrais phosphatés et de fertilisants pour l’exportation et pour la satisfaction des besoins nationaux.
La construction du quai minéralier, dont la maîtrise d’ouvrage déléguée est assurée par l’Agence nationale de réalisation des infrastructures portuaires, est confiée à un consortium d’entreprises sino-algérien constitué de la China Harbour Engineering Company (CHEC) et des entreprises publiques COSIDER TP et MEDITRAM.
Il s’agit, avait-on expliqué, lors du lancement des travaux, en février dernier, d’un « maillon stratégique de l’effort visant à accroître et à diversifier les exportations hors hydrocarbures, et à assurer l’autosuffisance en matière d’engrais phosphatés et de fertilisants agricoles ».
Selon le chef du projet de l’Agence nationale de réalisation des infrastructures portuaires, Mohamed-Mehdi Younsi, le chantier du quai minéralier, qui couvre une superficie de 82 hectares dans la zone est du port d’Annaba, fonctionne, 6 mois après le lancement des travaux, sur un « rythme accéléré ».
Le même responsable avait également indiqué, lors du lancement des travaux, que le quai minéralier, long de 1.600 mètres et d’un tirant d’eau (profondeur) de 16 mètres, permettra l’accostage de navires de grande taille. Le projet comprend également, la réalisation d’une jetée brise-lames de 1.400 mètres de long, en plus de plusieurs autres installations portuaires.
Aujourd’hui, le site du projet, ainsi que la base-vie qui y a été établie, sont entièrement clôturés, en plus de la poursuite des travaux portant sur le remplissage des zones submergées et à la préparation du sol par la formation de couches superposées de pierres, de gravier et de terre en vue de la stabilisation de l’assiette conformément aux normes géotechniques en vigueur pour les grandes installations portuaires.
Les ingénieurs et les techniciens poursuivent de leur côté les études géotechniques, géophysiques et topographiques complémentaires en coopération entre leurs homologues chinois en charge du projet.
Il est également prévu, selon les informations recueillies in situ, l’accélération du rythme d’approvisionnement en différents matériaux nécessaires aux travaux, comme les agrégats de différentes granulométries.
Les autorités locales de la wilaya d’Annaba, déterminées à garantir le respect des délais contractuels du projet, dont la livraison est prévue en 2026, « mettent un point d’honneur à accompagner le projet en mettant en place les facilités nécessaires et en œuvrant à lever les obstacles qui viendraient à apparaître sur les chantiers », a indiqué le chef du projet, rappelant, dans ce contexte, les mesures prises par le chef de l’exécutif local, Abdelkader Djellaoui, de concert avec ses collègues des wilayas concernées, à l’effet d’augmenter la production des carrières d’agrégats des wilayas d’Annaba, de Guelma et de Skikda afin de répondre aux besoins du projet. Un projet qui ouvrira, à n’en pas douter, des perspectives très prometteuses en matière d’exportation de produits phosphatés, tout en offrant de nombreux postes de travail, en plus des emplois créés dans le cadre de la réalisation du quai et de ses structures annexes, estimés à quelque 500 postes d’ingénieurs, de techniciens, de spécialistes en travaux maritimes et de travailleurs de différents corps de métier.
Avec l’achèvement du quai minéralier, le port d’Annaba sera bien plus qu’une infrastructure destinée à l’accueil, au mouillage et au traitement de cargos et de ferrys. Ce sera une importante base portuaire jouant un rôle-clé dans la diversification des exportations hors hydrocarbures et l’acheminement de produits phosphatés vers les marchés mondiaux, comme ont tenu à le souligner les responsables de ce projet.