Le rôle de l’Algérie dans l’instauration d’un nouvel ordre économique juste mis en avant
NAIROBI – Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a mis en avant, lundi, le rôle leader de l’Algérie dans l’instauration d’un nouvel ordre économique juste et inclusif, appelant à la mobilisation des ressources financières nécessaires à la réalisation des priorités de développement en Afrique.
Dans une allocution prononcée en son nom par le Premier ministre, M. Nadir Larbaoui, lors des travaux du Sommet pour la reconstitution des ressources de l’Association internationale de développement (IDA21) pour l’Afrique, qui se tient à Nairobi (Kenya), en présence du président kenyan, M. William Ruto, et du président mauritanien et président en exercice de l’Union africaine, M. Mohamed Ould El-Ghazouani, le président de la République a mis en avant le rôle leader de l’Algérie dans l’instauration d’un nouvel ordre économique juste et inclusif.
Le président de la République a également souligné l’importance capitale de ce sommet, qui constitue, a-t-il dit, « une étape clé pour appuyer les priorités et les aspirations de la communauté africaine dans le cadre de la reconstitution des ressources de l’Association internationale de développement et une occasion opportune pour examiner les voies et moyens de relever les défis imposés par le contexte international actuel, notamment l’augmentation record de la dette, la hausse des taux d’intérêt et la rareté des ressources ».
Ce contexte « semé de risques et d’instabilité » a contraint de nombreux pays pauvres à réduire leurs dépenses essentielles, y compris celles allouées aux secteurs vitaux tels que la santé, l’éducation et l’environnement, entravant ainsi la réalisation des Objectifs de développement durable à l’horizon 2030, a-t-il relevé.
Aussi, le président de la République a mis l’accent sur « la nécessité impérieuse pour la communauté internationale de se mobiliser pour contribuer à relever ces défis complexes et traiter les causes profondes qui alimentent les conflits et l’instabilité, notamment la pauvreté, la marginalisation et les inégalités », soutenant qu' »il ne saurait y avoir de paix et de sécurité sans la réalisation d’un développement socioéconomique durable ».
Il a affirmé, dans ce sens, le rôle majeur de l’IDA dans la satisfaction des besoins de financement des pays africains, auxquels elle a consacré plus de 70% de ses engagements lors de la 20e opération de reconstitution de ses ressources.
« L’Algérie appelle de ses vœux une approche ambitieuse et qualitative dans l’opération de reconstitution des ressources, qui permette de relever le plafond des ressources concessionnelles, en tenant compte des besoins des pays éligibles aux prêts auprès de l’IDA, notamment en Afrique », a ajouté le président de la République, précisant que « l’opération doit également respecter les priorités et les besoins de ces pays pour atteindre les objectifs tracés et réaliser les résultats escomptés ».
Le président de la République a en outre réaffirmé « le soutien de l’Algérie aux initiatives et mécanismes permettant de combler le déficit de financement, d’augmenter le volume des aides au développement et de mettre en place des instruments efficaces pour alléger la charge de la dette, notamment par l’annulation et la restructuration de la dette et la suspension des services de la dette, notamment au profit des pays les moins développés ».
Le président de la République a aussi appelé à « libérer les politiques liées à la sécurité alimentaire et sanitaire des approches purement économiques, notamment en ce qui a trait à l’accès aux produits alimentaires et aux médicaments », insistant sur « la nécessaire mobilisation des ressources permettant d’appuyer les efforts de ces pays face aux effets du changement climatique en leur fournissant le soutien technique dans ce domaine ».
Parmi les principaux domaines prioritaires devant bénéficier d’une attention particulière, le président de la République a cité le soutien au développement humain, le renforcement de la sécurité alimentaire, le développement des projets infrastructurels, énergétiques et numériques, la promotion de l’entrepreneuriat et de l’innovation et le renforcement de la résilience et de l’adaptation au changement climatique.
Le président de la République a, par ailleurs, souligné que le soutien au développement en Afrique était tributaire de l’accélération de l’intégration continentale et de la mise en œuvre de l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA), précisant que « l’Algérie s’y emploie aujourd’hui, notamment à travers une vision intégrée de ses projets nationaux et par la réalisation d’autres projets de développement dans des pays africains voisins ».
« L’Algérie, qui a toujours plaidé la cause du développement en Afrique et joué un rôle leader dans l’effort collectif d’instauration d’un nouvel ordre économique juste et inclusif, aspire à faire de cette importante rencontre une plateforme pour l’échange des expertises, le partage des expériences concluantes et l’exploration des meilleures voies permettant de promouvoir le développement en Afrique », a soutenu le président de la République.
Il a, par là même, réaffirmé « le soutien de l’Algérie aux efforts des différentes parties présentes à cette réunion pour la mobilisation des moyens financiers nécessaires, l’intégration de l’ensemble des priorités nationales africaines dans le Plan d’action de l’IDA et l’avènement d’un avenir plus équitable et durable ».
Et d’ajouter: « de par son appartenance africaine et son engagement historique en faveur de la solidarité et de l’unité sur notre continent, l’Algérie, qui est profondément convaincue que sécurité et développement vont de pair, plaide constamment la cause du développement en Afrique et s’emploie inlassablement à promouvoir la coopération, à coordonner les politiques nationales et à renforcer les capacités des pays africains frères à relever les défis du développement, notamment par la concrétisation de projets de développement dans plusieurs pays voisins, via l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement, à laquelle le Gouvernement algérien a alloué un montant d’un (1) milliard USD ».
Passant en revue les réformes économiques profondes engagées par l’Algérie pour construire un nouveau modèle économique reposant sur la diversification de l’économie, la création de richesses et l’esprit d’initiative, le président de la République a affirmé que grâce à ces efforts, l’Algérie a augmenté son Produit intérieur brut (PIB) de manière notable au cours des deux dernières années, ce qui a « permis de renforcer les acquis sociaux, de soutenir l’investissement et de financer le développement des infrastructures de base », a-t-il dit.
Le président de la République a cité, entre autres réformes, le nouveau système juridique et réglementaire lié à l’investissement, qui « prévoit plusieurs avantages et incitations et consacre la stabilité juridique, la transparence et l’égalité entre l’investisseur national et étranger », le nouveau système d’octroi du foncier économique destiné à l’investissement selon une approche « économique transparente », en sus de la révision globale de la loi monétaire et bancaire, la diversification des offres de financement et l’ouverture de banques algériennes à l’étranger, notamment en Afrique ».
Sur le plan social, le président de la République a mis en avant les efforts constants de l’Etat pour réaliser la justice sociale et permettre aux citoyens d’accéder à des services de qualité dans tous les domaines, affirmant que cette approche équilibrée alliant les exigences du développement économique et la consécration du caractère social de l’Etat avait permis à l’Algérie d’être « en bonne position dans la réalisation des Objectifs de développement durable en Afrique ».