Mandats de dépôt contre 21 accusés pour appartenance et participation à des organisations terroristes et subversives
ALGER – Le juge d’instruction chargé de la section de lutte contre le terrorisme et le crime organisé transfrontalier près le tribunal de Sidi M’Hamed (Alger) a émis des mandats de dépôt contre 21 accusés et des mandats d’arrêt contre deux (2) accusés en fuite à l’étranger pour appartenance et participation à des organisations terroristes et subversives, et ce, suite à la récente affaire de saisie d’armes et de munitions au niveau du Port de Bejaia impliquant ces derniers, a indiqué mercredi le procureur de la République adjoint près le même tribunal, Sidali Bouzrina.
« En date du 4 août courant et lors du traitement de la traversée maritime des voyageurs arrivant à bord d’un bateau battant pavillon étranger, le principal accusé répondant aux initiales (Z.M.), qui était accompagné de son épouse (B.N.), a été soumis au contrôle douanier de routine, conformément aux procédures en vigueur, lequel contrôle a abouti à la découverte de ces armes à bord de son véhicule », a précisé le procureur de la République adjoint, lors d’une conférence de presse au siège du tribunal.
L’opération s’est soldée par la saisie de 21 armes, de 2000 balles réelles de différents calibres, de projectiles de différentes armes, de pièces vestimentaires semblables aux vêtements militaires, d’armes blanches et de stocks de cartouches, selon la même source.
Suite à quoi, « les services de la police judiciaire relevant de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) ont été chargés, en coordination avec les différents services de sécurité, d’étendre les enquêtes préliminaires, qui ont conclu que l’importante cargaison de différents types d’armes et de munitions introduite clandestinement dans le pays depuis l’étranger a été achetée par un contrebandier activant à l’étranger, en coordination avec un groupe terroriste actif à l’étranger, dirigé par (Z.F.) et (L.L.) », a-t-il expliqué, précisant que « la perquisition s’est soldée par la saisie d’un fusil de chasse de calibre 12 mm et d’autres armes ».
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« Les investigations ont été étendues et une perquisition électronique a été effectuée, marquant un tournant dans l’enquête en ce qu’elle a révélé des appels en ligne avec les chefs d’organisations terroristes et classées comme terroristes en vertu des lois en vigueur », a-t-il ajouté.
« La perquisition électronique a confirmé l’existence d’appels, et ce, de l’aveu du principal accusé (Z. M.), en provenance de Marseille, lequel a reconnu appartenir à l’organisation terroriste », a poursuivi M. Bouzrina, faisant état de « la découverte de publications sur les réseaux sociaux ».
« Le principal mis en cause a reconnu devant les services de la police judiciaire que cet acte avait été planifié et que ça remontait à 2015, avouant avoir reçu des instructions du chef de l’organisation terroriste dite ‘MAK’ et de membres de celle-ci, en l’occurrence (W.J.) et (A.K.) », a encore révélé le procureur de la République adjoint.
Le principal accusé a aussi reconnu que cet acte « était financé par les chefs des organisations terroristes à l’étranger, en vue de provoquer ou de commettre des actes terroristes à l’intérieur du pays », selon la même source.
Après approfondissement des investigations par les services de la police judiciaire, « les suspects avec lesquels des appels ont bien été échangés ont été perquisitionnés, ce qui a permis la découverte d’un garage pour le stockage d’armes dans la périphérie de la ville de Bejaia, où a également été découvert un atelier chargé de recevoir les importantes cargaisons d’armes et de les distribuer en passant par des canaux clandestins de parties activant au sein de la même organisation terroriste », a fait savoir le procureur de la République adjoint.
Selon lui, « des fusils, des pistolets, des cartouches, des balles réelles et des appareils sensibles (GPS, laser et caméras) ont été découverts dans le garage ».
En date du 13 août 2024, « 21 accusés ont été présentés devant le parquet du tribunal de Sidi M’Hamed (section de lutte contre le terrorisme) et 12 autres accusés, en fuite, sont actuellement recherchés ». « Ils sont poursuivis pour appartenance et participation à des organisations terroristes et subversives, dont les activités tombent sous le coup de l’article 87 bis du code pénal ».
Ils sont également poursuivis pour détention, port, trafic et importation d’armes, de munitions et de produits explosifs sans autorisation.