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​Maroc: large condamnation de la répression exercée par le Makhzen contre les défenseurs de la Palestine et les opposants à la normalisation 

RABAT – Les réactions dénonçant la criminalisation par les autorités du Makhzen des défenseurs du peuple palestinien et des opposants à la normalisation avec l’entité sioniste occupante se multiplient, suite à la condamnation de 13 militants à six mois de prison avec sursis et à une amende, au moment où le Maroc préside actuellement le Conseil des droits de l’homme des Nations unies, suscitant interrogations sur la capacité d’un tel Etat à défendre les droits humains au niveau mondial alors qu’il les bafoue sur son propre territoire.

Dans ce contexte, le mouvement BDS Maroc (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) a fermement condamné, dans un communiqué, toutes les formes de répression et d’intimidation employées par les autorités marocaines pour faire taire les militants opposés à toute forme de normalisation avec l’entité sioniste. Le mouvement a exigé du Makhzen qu’il abandonne sans condition toutes les poursuites engagées contre ces militants.

Exprimant sa solidarité inconditionnelle avec les militants du Front marocain de soutien à la Palestine et de lutte contre la normalisation et dénonçant les condamnations iniques prononcées à leur encontre, le BDS Maroc a déclaré que « ces procès révèlent l’hypocrisie des discours officiels prétendant soutenir la cause palestinienne, tout en nouant des alliances militaires avec l’occupant et en réprimant ceux qui s’y opposent ».

Le mouvement BDS Maroc a réaffirmé son engagement à faire face à l’occupation sur tous les fronts en appelant au boycott à tous les niveaux et à l’imposition de sanctions jusqu’à ce que le peuple palestinien recouvre sa liberté et établisse son Etat indépendant avec El Qods pour capitale.

De son côté, le Groupe d’action national pour la Palestine a dénoncé, dans un communiqué, les condamnations iniques à l’encontre des 13 opposants à la normalisation, qualifiant ces décisions d’atteintes graves à la liberté d’expression, au droit de manifester pacifiquement et aux droits fondamentaux. Le communiqué a également souligné « le paradoxe juridique flagrant où les poursuites contre les individus soutenant l’entité sioniste restent sans suites, malgré des plaintes documentées déposées par des organisations civiles, sans que les procédures judiciaires nécessaires ne soient mises en œuvre ».

Le groupe a exprimé son rejet total de ces condamnations injustes, réaffirmant sa solidarité avec ces militants qui incarnent la voix du peuple marocain libre et son rejet catégorique de la normalisation. Il a salué leur rôle dans la dénonciation des complices de l’occupation et des crimes odieux perpétrés contre les innocents palestiniens, dans le cadre d’une politique de génocide et de nettoyage ethnique condamnée par la communauté internationale.

 

           == Comment le Maroc peut-il présider le Conseil des droits de l’homme tout en réprimant les libertés ? ==

 

Le Front marocain de soutien à la Palestine et de lutte contre la normalisation a tenu, vendredi soir, une conférence de presse pour évoquer les arrestations et les procès ciblant ses militants et ses activités en faveur de la lutte palestinienne. Ces pratiques se veulent une criminalisation effective de l’opposition à la normalisation et du soutien au peuple palestinien.

Le Front a rappelé que cela se produit alors que le Maroc préside le Conseil des droits de l’homme des Nations unies, soulevant de sérieuses questions sur la crédibilité d’un Etat qui ne respecte pas les droits humains sur son propre sol.

Il a exprimé sa fierté envers la position constante et de principe du peuple marocain soutenant le droit du peuple palestinien à établir son Etat indépendant avec El Qods comme capitale.

Le Front marocain a également condamné les restrictions et les répressions visant les opposants à la normalisation et les défenseurs de la cause palestinienne, ainsi que l’interdiction et la répression de plusieurs manifestations pacifiques organisées par le Front dans certaines villes marocaines. Ces violations, a-t-il rappelé, se sont intensifiées depuis sa création le 28 février 2021, particulièrement après la signature de l’accord de normalisation avec l’entité sioniste occupante.

L’avocat et militant des droits humains Mohamed El Ghafri a, quant à lui, dénoncé cette condamnation rendue jeudi 26 décembre 2024 par la justice du makhzen, la qualifiant non seulement d’injuste et de sévère, mais également de tentative de limiter les activités militantes du Front marocain de soutien à la Palestine et de lutte contre la normalisation. « Ce jugement nous signifie clairement : ne vous solidarisez pas avec le peuple palestinien, sous peine de subir des procès similaires », a-t-il regretté.

Pour sa part, l’activiste des droits de l’homme Abou Chitaa Messaif a déclaré que le jour où ces condamnations ont été prononcées contre les opposants à la normalisation « marque un nouvel épisode sombre pour le pays, faisant écho au « jour funeste » de la signature de l’accord de normalisation le 22 décembre 2020. Le soutien à la cause palestinienne et l’opposition à la normalisation se poursuivront jusqu’à leur abolition, a-t-il conclu.

 

 

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