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Présentation du Schéma stratégique de développement de la production céréalière 2023-2028

ALGER – Les grandes lignes du Schéma stratégique de développement de la production céréalière en Algérie « octobre 2023-2028 » pour réunir toutes les conditions nécessaires à atteindre l’autosuffisance en ces produits, ont été annoncées lundi à Alger.

Ce schéma, élaboré par une commission multisectorielle, composée de chercheurs, d’experts et de responsables représentant les secteurs de l’Agriculture, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, de l’Industrie, de l’Energie, de l’Hydraulique et des Transports, est mis en place pour déterminer les raisons d’instabilité de la production céréalière, notamment le blé tendre, et d’y remédier.

Le schéma a été exposé à l’Ecole nationale supérieure d’Agronomie (ENSA), en présence du ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, et du ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun.

Pour M. Tarek Hartani, le Directeur de l’ENSA, cette stratégie est basée sur l’exploitation des résultats des recherches et des études techniques réalisées en Algérie, portant sur le sol et le climat afin de déterminer les endroits appropriés à la culture du blé dur et du blé tendre, de l’orge et de l’avoine, en prenant compte la qualité des semences.

En revanche, l’intervenant a mis en exergue l’impératif d' »interdire la culture de blé dur sur les terres dédiées à la culture de blé tendre et d’orge et interdire la culture de blé tendre et d’orge sur les terres dédiées la plantation d’arbres fruitiers et au pâturage », appelant à prendre toutes les mesures pour stopper la dégradation du sol dans le nord du pays, où se concentre la culture des céréales.

Parmi les recommandations avancées par M. Hartani afin de développer le volet technique de la filière céréalière, la généralisation de l’élevage du bétail progressivement au niveau des terres dédiées à la culture des céréales dans le nord et le sud du pays, ce qui améliorerait la fertilité du sol.

Il a également été proposé de convertir l’une des fermes pilotes en un centre de recherche national dédié à l’agriculture pluviale, placé sous l’égide du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, en coordination avec un pays ayant une expérience dans le domaine des céréales.

Le plan stratégique de développement de la production céréalière prévoit le lancement « d’un projet national visant à convertir les terres incultes, couvrant près de 2,5 millions d’hectares sur une période de dix ans, pour la production d’autres récoltes, telles que les céréales, avec la consécration d’espaces pour les récoltes industrielles », selon M. Hartani.

Dans l’objectif d’améliorer la production de blé à l’hectare, le plan prévoit également « la mise en place d’une politique de qualité dans la production de blé à partir de 2024 pour encourager les bonnes pratiques dans la filière céréalière ».

           

Améliorer le rendement à l’hectare des céréales

 

Intervenant lors de cette rencontre, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari a affirmé que le plan porte essentiellement sur l’amélioration de la production et du rendement dans la filière céréalière, outre le développement de la qualité des semences.

Le document vise également à organiser le secteur, à développer les techniques agricoles utilisées dans la production et à promouvoir la recherche scientifique, a précisé M. Baddari, faisant état d’une commission pour assurer la concrétisation et le suivi du plan visant à atteindre l’autosuffisance, conformément aux instructions du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, et au Plan d’action du Gouvernement.

Pour sa part, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural a affirmé que la filière des céréales constitue l’un des leviers du secteur agricole en Algérie, qui constitue, à son tour, l’un des piliers du développement économique global du pays dans le cadre du Plan national de développement agricole (PNDA) à l’horizon 2030.

Passant en revue les priorités du secteur, M. Henni a fait savoir qu’il s’agissait de réunir un environnement optimal pour parvenir à une agriculture moderne, compétitive et efficace, à même de contribuer à la diversification de l’économie et de renforcer les bases d’une sécurité alimentaire durable pour le pays.

Dans le cadre de l’augmentation des superficies allouées aux céréales, l’objectif d’atteindre 1 million d’hectares de superficies irriguées dans le grand Sud a été tracé dans le cadre des investissements par concession à l’horizon 2025, a révélé le ministre relevant une accélération de la cadence de distribution du foncier. Un portefeuille foncier de 460.000 hectares a été octroyé aux investisseurs, a-t-il ajouté.

Evoquant les effets du stress hydrique et des changements climatiques que connaît le pays, à l’image des autres pays du monde, M. Henni a expliqué que cette donne impose au secteur d’encourager les filières et les cultures résistantes à la sécheresse, comme les oliviers, notamment dans les wilayas du Sud du pays, ainsi que les pistachiers et les figuiers, outre une utilisation efficace de l’eau.

De son côté, le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, a mis en avant l’importance du secteur industriel dans la contribution à la promotion de la mécanisation, soulignant que nombre d’entreprises publiques spécialisées dans les équipements agricoles œuvraient pour la fabrication de machines agricoles adaptées aux besoins de l’agriculture saharienne.

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