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Réunion des 6 chefs historiques: l’unification des rangs pour déclencher la plus grande Révolution contemporaine

ALGER – Il y a 69 ans, jour pour jour, s’est tenue à Alger la Réunion des six chefs historiques, la dernière d’une série de rencontres organisées par un groupe de jeunes issus du Mouvement national qui ont décidé d’unifier les rangs, mettant de côté leurs désaccords, pour déclencher la plus grande Révolution de l’histoire contemporaine.

La décision du recours à la lutte armée pour libérer le pays du joug colonial n’était pas facile à prendre car sa mise en œuvre sur le terrain était compliquée, mais le courage et le génie d’un groupe de jeunes algériens nationalistes, dévoués et déterminés ont rendu possible le déclenchement d’une glorieuse Révolution contre l’une des plus grandes puissances coloniales.

Les six chefs voulaient que cette Révolution soit populaire, sans commandement individuel ni leadership partisan, avec pour slogan « Par le peuple et pour le peuple ». Une Révolution menée politiquement par le Front de libération nationale (FLN) et militairement par l’Armée de libération nationale (ALN).

Le travail amorcé depuis longtemps par les jeunes du Mouvement national a été couronné, le 23 octobre 1954, par la Réunion décisive des six chefs historiques. En effet, à cette date, Mohamed Boudiaf, Larbi Ben M’hidi, Mostefa Ben Boulaïd, Krim Belkacem, Didouche Mourad et Rabah Bitat se sont réunis en toute discrétion au domicile du moudjahid Mourad Boukechoura à Rais Hamidou (Alger) pour tracer les contours de la Guerre de libération nationale, qui a ancré les principes de la lutte du peuple algérien et fait de son unité un impératif pour réaliser l’objectif suprême : l’affranchissement du joug colonial et le recouvrement de la liberté et de l’indépendance.

Plusieurs points importants figuraient à l’ordre du jour de cette Réunion des six chefs historiques, notamment le choix de la date, de l’heure et du mot d’ordre du déclenchement de la guerre de libération à travers l’ensemble du territoire, la rédaction de la Déclaration du 1er Novembre, la carte militaire localisant les sites de déploiement des forces françaises et l’adoption de la décentralisation dans la gestion des affaires de la Révolution, en accordant la priorité à l’intérieur par rapport à l’extérieur.

Une des décisions prises lors cette réunion a été le découpage de l’Algérie en cinq zones : les Aurès (Mostefa Ben Boulaïd), le Nord-Constantinois (Didouche Mourad), la Kabylie (Krim Belkacem), le Centre (Rabah Bitat) et l’Ouest (Larbi Ben M’hidi).

Après la réunion, Mohamed Boudiaf s’est rendu au Caire pour informer les membres de la délégation extérieure des résultats de la rencontre et faire diffuser la Déclaration du 1er Novembre sur les ondes de « Sawt El Arab ».

Parmi les décisions prises lors de la réunion figure également l’attribution d’une appellation à la nouvelle organisation qui allait remplacer le Comité révolutionnaire d’unité et d’action (CRUA), à savoir le Front de libération nationale (FLN), et sa branche armée l’Armée de libération nationale (ALN).

Avant la Réunion des six chefs historiques, le Groupe historique des 22 avait tenu une réunion, le 24 juin 1954, au domicile du militant Lyès Derriche à El Madania (Alger), sous la conduite de Mostefa Ben Boulaïd, laquelle a marqué un tournant décisif dans la préparation de la Révolution nationale.

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