Sahara occidental: Un syndicat espagnol veut collaborer avec le Polisario pour appliquer les récentes décisions de la CJUE
MADRID – Le représentant du Front Polisario en Espagne a rencontré les délégués de l’un des plus importants syndicats agricoles du pays pour discuter des modalités d’application des récentes décisions de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) annulant définitivement les accords agricoles et de pêche signés entre l’Union européenne (UE) et le Maroc.
Selon le journal espagnol El Independiente, des membres de la « Union de Uniones de agricultores Y Ganaderos », quatrième syndicat agricole le plus important en Espagne, ont rencontré le représentant du Polisario en Espagne, Abdullah Arabi, dans la perspective de « coordonner leurs actions » avec le Front Polisario, représentant légitime du peuple du Sahara occidental, concernant la mise en application des décisions de la CJUE.
« L’arrêt de la CJUE (du 4 octobre courant) définit (en premier lieu) clairement qui est le représentant légitime du peuple sahraoui et du Sahara occidental. Et deuxièmement, il révèle que le Maroc viole les intérêts des consommateurs européens en étiquetant des produits provenant de régions qui ne lui appartiennent pas », a déclaré Luis Cortés, coordinateur national d’Union de Uniones.
Les deux parties se sont particulièrement attardées sur la décision de la CJUE imposant l’étiquetage, au nom du Sahara occidental, de produits agricoles provenant des territoires occupés.
Les syndicalistes espagnols ont insisté, à ce propos, sur la nécessité d’appliquer rapidement cette décision de justice.
« A partir de demain, il est essentiel que les produits du Sahara occidental soient correctement étiquetés pour éviter de continuer à tromper les consommateurs européens », a affirmé M. Cortés.
Il a également évoqué la nécessité, pour l’UE, de conclure » des accords négociés directement avec le Front Polisario, représentant légitime du peuple sahraoui ».
M. Cortés a indiqué qu’en cas de nouvel accord avec le Maroc, les Européens devaient s’assurer qu’il n’engloberait pas les territoires sahraouis occupés, précisant que toute importation à partir du Sahara occidental devait impérativement obtenir au préalable l’autorisation du Front Polisario.
De son côté, M. Abdullah Arabi, a exprimé sa satisfaction concernant la volonté de l’organisation syndicale espagnole de coordonner ses actions avec le Front Polisario pour garantir le respect du droit international.
« Nous avons discuté de la décision historique (de la CJUE) et de ses conséquences futures. L’Union de Uniones a exprimé son intérêt total et sa volonté de collaborer dans le cadre du respect du droit international et du droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination », a précisé M. Arabi.